Thaïlande : le Premier ministre peut rester au pouvoir (Cour constitutionnelle)
La Cour constitutionnelle thaïlandaise a décidé mercredi que le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, dont des dizaines de milliers de manifestants réclament la démission depuis des mois, pouvait rester au pouvoir, rejetant une plainte dont elle était saisie sur un possible conflit d’intérêt.
La Cour constitutionnelle thaïlandaise a décidé mercredi que le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, dont des dizaines de milliers de manifestants réclament la démission depuis des mois, pouvait rester au pouvoir, rejetant une plainte dont elle était saisie sur un possible conflit d’intérêt.
Son poste « reste inchangé », a indiqué la Cour.
Le chef du gouvernement était accusé par des députés du principal parti d’opposition Pheu Thai d’avoir continué à habiter « illégalement » dans la résidence du commandant en chef de l’armée après avoir quitté ce poste à la suite du coup d’Etat de 2014 qui l’a propulsé à la tête du pays.
Prayut Chyan-O-Cha a depuis été légitimé par des élections controversées en 2019.
« La Cour constitutionnelle est tellement politisée (…) qu’elle n’engendre pas la confiance du public », a réagi à l’AFP Thitinan Pongsudhirak, politologue à l’université Chulalongkorn de Bangkok.
Cette décision et « toutes celles prises contre les forces d’opposition depuis des années (…) ajoutent au sentiment croissant d’injustice » et pourrait encore exacerber les tensions dans le royaume, a-t-il averti.
Depuis l’été, des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie réclament le départ du Premier ministre ainsi qu’une réécriture de la Constitution, jugée trop favorable à l’armée, et une réforme en profondeur de la monarchie, intouchable il y a encore peu.
Une nouvelle manifestation est prévue ce mercredi dans la capitale.
Elle devait se tenir devant la Cour constitutionnelle, mais les protestataires ont préféré la déplacer dans un endroit moins sensible.
Agence France Presse – 2 décembre 2020
Articles similaires / Related posts:
- Thaïlande : le crime de lèse-majesté, arme politique Une Thaïlandaise a été lourdement condamnée pour avoir critiqué le roi. Le pouvoir a de plus en plus recours au crime de lèse-majesté....
- Début d’une longue liste d’affaires de lèse-majesté en Thaïlande La cour pénale de Bangkok a refusé mardi la libération sous caution à quatre militants politique accusés de lèse-majesté, déclenchant une manifestation dans le centre-ville...
- Plus de 100 thaïlandais sont poursuivis pour délit de lèse majesté Un an après les premières mises en cause publiques de la monarchie et du roi en Thaïlande, 103 personnes risquent d’être condamnées à de lourdes peines de prison pour délit de lèse majesté....
- Un demi-siècle après le massacre de Thammasat, «la structure du système thaïlandais n’a pas évolué» Parler de la tuerie perpétrée le 6 octobre 1976 par l’extrême droite ultra royaliste est aujourd’hui possible en Thaïlande. Même si les responsables n’ont, à ce jour, jamais payé pour leur crime, dénoncent les survivants. ...
- Ils avaient bloqué le parlement thaïlandais, ils sont acquittés La Cour d’appel a confirmé le 2 novembre la décision du tribunal pénal d’acquitter 21 anciens membres de la défunte Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), dirigée par l’ancien magnat des médias Sondhi Limthongkul, des charges pénales qui pesaient sur eux pour avoir assiégé le bâtiment du Parlement en 2008....