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Không My Phuong, une jeune haltérophile passionnée

À 22 ans, Không My Phuong est l’une des meilleures haltérophiles du Vietnam dans la catégorie des 45 kg. Elle figure parmi les 12 jeunes citoyens exemplaires de Hô Chi Minh-Ville en 2020, qui ont été honorés par l’Organisation municipale de la jeunesse début 2021.

Mignonne et souriante, Không My Phuong étonne souvent par sa carrière. Il suffit de lui parler pour comprendre sa passion pour ce sport.

La jeune haltérophile, issue d’une famille dont aucun membre n’est sportif, surprend de par son choix pour cette discipline sportive peu réservée aux femmes. En effet, fillette, elle se découvre tôt qu’elle est douée pour les sports. Elle excellait dans les matières sportives scolaires et remportait souvent des compétitions aux niveaux de son établissement et de son quartier.

S’entraîner en cachette

Au collège, elle attire l’attention d’un entraîneur travaillant pour le Centre sportif de son arrondissement qui la convainc de s’inscrire à un recrutement d’haltérophilie. Le jour même, elle passe le test et le lendemain, on l’appelle pour lui demander de faire partie de l’équipe d’haltérophilie de la ville. La jeune fille accepte immédiatement, par passion certes, mais aussi par la bonne compensation offerte. « Je n’avais que 12 ans à l’époque et on m’a proposé de me payer 1,5 million de dôngs par mois. J’ai tout de suite pensé au fait que je pourrais aider mes parents avec cette somme », se souvient la jeune sportive.

Depuis, la petite fille suit des cours d’entraînement en cachette de peur que ses parents ne l’autorisent. C’est ainsi que débute sa carrière sportive.

« Chaque jour, après l’école, je devais marcher pendant 30 minutes jusqu’à la salle d’entraînement de Phu Tho (dans le 11e arrondissesment de Hô Chi Minh-Ville). Durant le premier mois, mes parents m’avaient sévèrement punie car ils pensaient que je m’amusais au lieu de rentrer chez moi à l’heure… J’ai failli tout arrêter…« , a-t-elle raconté.

Voyant que la fillette ne se rendait plus aux cours suivants, ses entraîneurs ont rapidement compris la situation et se sont rendus auprès de ses parents pour les persuader de la laisser suivre l’haltérophilie, sans oublier de leur assurer qu’elle avait un avenir brillant devant elle. C’est ainsi que ses parents ont finalement accepté qu’elle continue de s’entraîner après les heures d’école.

Haltérophile professionnelle depuis dix ans et ayant contribué aux exploits importants de cette discipline nationale, Không My Phuong se rappelle exactement les expériences des premiers jours où elle s’y est lancée : « Je ne pesais que 31 kg et les exercices étaient d’une difficulté inimaginable. Lors des entraînements, je devais parfois soulever des haltères de presque 100 kilos et cela me faisait mal dans tout le corps ».

« Pour être complètement honnête, je n’étais pas trop adepte de ce sport à l’époque… Cependant, la réussite lors de concours d’haltérophilie nationaux et internationaux m’a motivé à le poursuivre pour décrocher davantage de médailles d’or. J’y ai pris goût », confie-t-elle.

Le « revers » d’une fille forte

Certes redoutable et intimidante lors des compétitions, Không My Phuong n’en est pas moins coquette dans sa vie privée. « Certaines personnes pensent que les femmes haltérophiles ne sont ni délicates ni féminines. Moi, quand je sors ou quand je fais la fête avec mes amis, j’aime bien me maquiller et porter des robes et cela surprend souvent les autres », sourit-t-elle.

Bien sûr, les blessures sont inévitables pour les sportifs et My Phuong ne déroge pas à la règle. Selon elle, il suffit qu’une main ne tienne pas bien pour que les haltères tombent sur la tête ou le corps. Il est alors absolument vital de faire extrêmement attention lors des entraînements et des épreuves. Phuong a déjà subi plusieurs blessures aux genoux et au dos. La plus grave consiste en un tassement discal subi lors des Championnats du monde junior d’haltérophilie en 2015 au Pérou. Les médecins lui avaient alors suggéré d’arrêter la pratique de ce sport au risque de devoir se déplacer en fauteuil roulant. De nature têtue et passionnée, la fillette a décidé de poursuivre sa carrière sportive. Et c’est après une longue période de traitement et de thérapie que la jeune fille a pu revenir sur le devant de la scène ainsi qu’à une vie normale.

My Phuong est actuellement étudiante à l’Université de l’éducation physique et des sports de Hô Chi Minh-Ville. Son emploi du temps est souvent chargé entre les cours et les entraînements en dehors des heures de classe.

À propos du titre de jeune citoyenne exemplaire de Hô Chi Minh-Ville 2020 qu’elle s’est vue octroyée, My Phuong se dit extrêmement touchée. « J’ai été très surprise de recevoir ce titre. Il s’agit d’un honneur ainsi qu’une source d’inspiration afin de me surpasser davantage dans ma carrière« , conclut-elle.

Par Mai Quynh – Le Courrier du Vietnam – 17 février 2021

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