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Birmanie : la junte militaire soumise à d’intenses pressions

Les militaires responsables du coup d’Etat en Birmanie étaient plus que jamais mardi sous pression mardi au lendemain de l’adoption par les Etats-Unis et l’Union européenne de nouvelles sanctions et de manifestations parmi les plus massives depuis le putsch du 1er février.

Depuis trois semaines, les autorités birmanes n’ont pas cessé d’intensifier le recours à la force afin d’affaiblir la mobilisation pro-démocratie.

Jusqu’à présent, trois manifestants ont été tués alors qu’un homme qui patrouillait pour éviter des arrestations massives dans son quartier, à Rangoun, a été abattu.

Dans la nuit de lundi à mardi, les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre deux autres leaders de la junte militaire birmane qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, le général Maung Maung Kyaw, à la tête de l’armée de l’air, et le lieutenant-général Moe Myint Tun.

Une salve de mesures similaires avait déjà été annoncées par Washington il y a dix jours, visant plusieurs leaders de la junte au pouvoir, dont son chef, le général Min Aung Hlaing.

« Nous n’hésiterons pas à prendre de nouvelles mesures contre ceux qui commettent des actes de violence et répriment la volonté du peuple. Nous ne faiblirons pas dans notre soutien au peuple birman », a prévenu le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Il a appelé « l’armée et à la police de cesser toute attaque contre les manifestants pacifiques, de libérer immédiatement toutes les personnes injustement détenues, de mettre fin aux attaques et aux intimidations contre les journalistes et les militants, et de rétablir le gouvernement démocratiquement élu ».

Cette annonce est intervenue quelques heures après la décision de l’UE de prendre des sanctions contre les intérêts économiques et financiers des militaires responsables du coup d’Etat.

« Toute aide financière directe (…) aux programmes de réforme du gouvernement est suspendue », a indiqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Il a cependant précisé que l’UE n’entend pas réduire ses relations commerciales avec la Birmanie, redoutant cela n’affecte la population.

« Priez pour eux »

Ces sanctions interviennent après que l’armée birmane a eu recours aux balles en caoutchouc, au gaz lacrymogène, aux canons à eau et même parfois aux tirs à balles réelles contre les manifestants.

Elle a également déployé d’avantages de forces de sécurité dans les rue de Rangoun, la plus grande ville du pays et sa capitale économique.

Pour empêcher les manifestants de se rassembler, des barricades ont été notamment installées autour des carrefours et des artères menant vers les ambassades.

Depuis le putsch, plus de 680 personnes ont été arrêtées, inculpées ou condamnées d’après une ONG d’assistance aux prisonniers politiques et presque toutes sont toujours derrière les barreaux.

Des coupures nocturnes d’internet, ordonnées par la junte, font craindre que les autorités n’en profitent pour procéder à des arrestations massives de militants pro-démocratie.

Jusqu’à présent, les mesures prises par la junte n’ont pas dissuadé les manifestants de descendre dans les rues.

Parmi eux figurent de nombreux fonctionnaires, employés de banque, soignants et employés des travaux publics qui ont cessé de travailler par solidarité.

Lundi, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Naypyidaw, la capitale administrative.

Plus d’une centaine de personnes ont été arrêtes alors que la police a poursuivi des personnes à travers les rues.

A Rangoun , les manifestants ont continué à défiler, en dépit de la présence des forces de l’ordre et des barricades déployées à travers la ville.

Ils ont participé à des veillées improvisées organisées en mémoire des manifestants tués.

« Nous pouvons juste prier pour eux », a expliqué l’un d’eux, Thura Myo, étudiant.

« Même si nous sommes tristes, nos voix seront entendues par la communauté internationale ».

Les appels à cesser de travailler ont fortement perturbé les activités du gouvernement, des entreprises et des banques.

Le pouvoir avait brandi dimanche la menace de recourir à la force létale pour en finir avec « l’anarchie ».

Agence France Presse – 23 février 2021

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