L’internet sous haute surveillance dans le royaume
Les États-Unis ont officiellement critiqué de la récente décision du gouvernement cambodgien de créer un portail Internet national qui donnera aux autorités plus de pouvoir pour surveiller et censurer les internautes dans le pays.
Jalina Porter, porte-parole adjointe du département d’État, a déclaré lundi 1er mars à la VOA que les États-Unis défendent la liberté d’expression sur Internet comme une question de politique et elle a exprimé son inquiétude quant à l’impact des mesures cambodgiennes sur les Américains d’origine khmère.
« Nous avons un nombre important de Khmers américains qui se trouvent ici aux États-Unis. Et nous voulons nous assurer qu’ils puissent vraiment parler à leur famille et à leurs amis et parents qui sont toujours dans le pays », a-t-elle déclaré.
Nouveau décret
Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a signé le 16 février le nouveau sous-décret exigeant des fournisseurs d’accès à Internet qu’ils réorientent leurs services via une passerelle Internet nationale (NIG) dans les 12 prochains mois.
Le gouvernement de Hun Sen affirme que la directive va stimuler l’infrastructure informatique cambodgienne et contrôler les contenus qui pourraient nuire à « la sécurité nationale et l’ordre social ».
Mais les critiques ont affirmé que cette initiative donne au gouvernement cambodgien plus de contrôle sur le flux d’informations sur Internet et la possibilité de bloquer des contenus et des sites web.
Plus grand contrôle
Le projet de passerelle Internet nationale du Cambodge donnera aux autorités un plus grand contrôle sur le contenu d’Internet dans un pays déjà soumis à des restrictions, avertissent les groupes de défense des droits
Les critiques ont accusé le pays de calquer sa réglementation Internet sur celle de la Chine, où les autorités ont verrouillé l’Internet national derrière un énorme pare-feu gouvernemental.
« Le Premier ministre Hun Sen a porté un coup dangereux à la liberté d’Internet et au commerce électronique au Cambodge en étendant le contrôle du gouvernement sur l’Internet du pays », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie de Human Rights Watch.
Dans une déclaration, le ministère des postes et télécommunications du Cambodge a réfuté les accusations selon lesquelles la nouvelle directive sur les NIG ouvrirait la voie à une censure de type chinois, en affirmant que de telles allégations sont « infondées » et « politiquement motivées ». Il a ajouté qu’une nouvelle loi serait bientôt élaborée pour protéger les données personnelles.
Gavroche-thailande.com – 2 mars 2021
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