Le Nam Bô occidental face à la pénurie d’eau douce
Bien que l’intrusion saline ne soit pas encore trop grave, le prix de l’eau douce dans quelques provinces du Nam Bô occidental dont Bên Tre, Tiên Giang et Kiên Giang a commencé à augmenter. Il est même devenu indispensable pour les habitants de ces localités d’utiliser l’eau disponible avec grande parcimonie.
Selon le Centre de météorologie et d’hydrologie du Vietnam, l’intrusion saline est apparue cette année dès le 24 janvier, soit pratiquement un mois plus tôt que les années précédentes. Suite à la demande de l’Office général des ouvrages hydrauliques, les entreprises en gestion de l’approvisionnement en eau propre doivent commencer à stocker l’eau pour répondre au besoin de la production agricole et de la vie quotidienne des habitants.
Faire tous les efforts possibles pour lutter contre l’intrusion saline
Suite à la récente décision du président du Comité populaire de la province de Bên Tre, Trân Ngoc Tam, le prix de l’eau douce pendant l’intrusion saline de cette année s’élève désormais à un seuil maximal de 51.500 dôngs/m3, contre 9.200 dôngs habituellement (soit une augmentation d’un facteur 5). Actuellement, près de 17.000 foyers vivant dans le district de Giông Trôm (province de Bên Tre) ont accès à l‘eau douce à ce tarif.
Pour le moment, cette province n’a pas encore lancé de politique d’assistance aux habitants. Pourtant, d’après le Centre provincial d’approvisionnement en eau propre et d’hygiène de l’environnement rural, seulement 50% des utilisateurs acceptent ce prix. Ce tarif cause de nombreuses difficultés pour les commerçants.
À titre d’exemple, le restaurant de Nguyên My Châu, dans la commune de Tân Hao (district de Giông Trôm), doit ainsi payer mensuellement la somme de 6 millions de dôngs pour sa consommation d’eau, contre un million de dôngs habituellement. La situation est identique pour plusieurs familles d’ouvriers de ce district, qui ont dû quitter leur emploi et rester chez eux à cause de l’épidémie de COVID-19, causant une nette augmentation de la consommation d’eau du foyer. « J’espère juste que l’État proposera un plan d’assistance aux habitants afin de les aider à aplanir les difficultés« , se lamente Lê Van Thông, un habitant vivant dans la commune de Long My, district de Giông Trôm.
Dans la province de Tiên Giang, l’intrusion saline est, jusqu’à présent, sous contrôle. Cependant, selon le scénario d’intervention publié par le Comité populaire provincial, si l’intrusion saline devient plus importante, il est prévu d’utiliser le budget provincial afin d’aider les habitants et éviter que ce phénomène influence trop fortement à la vie quotidienne des habitants et à la production agricole. « Il est interdit aux entreprises d’approvisionnement en eau propre d’augmenter le prix de l’eau douce », affirme Trân Van Dung, vice-président du Comité populaire provincial.
Face à l’intrusion saline, la province de Soc Trang s’intéresse actuellement à « protéger » plus de 10.000 ha de la campagne hiver-printemps dans le district de Kê Sach et environ 30.000 ha de plantes fruitiers.
Pour sa part, Kiên Giang commence aussi à avoir des difficultés en approvisionnement en eau propre dans quelques localités. Face à cette situation, le Centre provincial d’approvisionnement en eau propre et d’hygiène de l’environnement rural encourage à forer des puits afin d’exploiter les eaux souterraines, sans oublier de remettre en état les réservoirs dans des localités touchées.
D’après le chef de l’Office de la culture (ministère de l’Agriculture et du Développement rural), Nguyên Nhu Cuong, il est nécessaire ainsi pour les localités touchées de modifier activement la structure des cultures, et choisissant notamment des plantes qui ont un besoin en eau peu important. En outre, les responsables de chaque localité devront s’intéresser à proposer des politiques préférentielles afin de favoriser la consommation de ces produits agricoles pendant ce moment en difficulté.
Par Câm Sa – Le courrier du Vietnam – 22 mars 2021
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