Après la grève, les manifestations reprennent en Birmanie
Des milliers de manifestants sont descendus jeudi dans les rues des villes de Birmanie au lendemain d’une grève générale qui a paralysé une partie de l’activité économique pour dénoncer le coup d’Etat du 1er février.
Des rassemblements ont été organisés à Rangoun, la capitale économique du pays, à Monywa dans le centre et dans plusieurs autres villes, selon des témoignages et des messages diffusés sur les réseaux sociaux.
L’ampleur des manifestations s’est réduite ces derniers jours mais les militants prodémocrates ont appelé à de grands rassemblements ce jeudi.
La police a dispersé une manifestation à Mawlamyine, une ville côtière à l’est de Rangoun, et arrêté 20 personnes, selon Hinthar Media Corp. Au moins deux personnes ont été blessées. Aucune autre victime n’a été signalée dans les autres rassemblements.
Au moins 286 personnes ont été tuées par les forces de sécurité dans la répression des manifestations organisées quasi quotidiennement en Birmanie depuis la prise du pouvoir par les militaires et l’arrestation de la dirigeante Aung San Suu Kyi, selon un bilan établi par l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).
L’armée a avancé mardi un bilan de 164 manifestants tués.
Cinq personnes ont été blessées dans la nuit de mercredi à jeudi à Mandalay, la deuxième ville du pays, a rapporté le site d’informations Myanmar Now. Un jeune homme de 16 ans a succombé à ses blessures après avoir été touché d’une balle dans le dos, a-t-il ajouté.
Les obsèques d’une fillette de 7 ans tuée mardi, la plus jeune victime de la répression connue à ce jour, ont eu lieu mercredi à Mandalay.
Les militaires ont libéré mercredi des centaines de personnes arrêtées lors des manifestations, 628 selon l’AAPP sur plus de 2.900 manifestants interpellés depuis le putsch. Un millier de personnes ont été libérées au total.
Le coup d’Etat a été condamné par de nombreux pays qui soutenaient la transition démocratique en cours en Birmanie depuis dix ans.
L’Union européenne et les Etats-Unis ont sanctionné lundi des responsables birmans impliqués dans la prise du pouvoir par les militaires et la répression de la contestation.
Le Trésor américain s’apprête également à placer sur liste noire deux conglomérats contrôlés par les militaires – Myanmar Economic Corporation (MEC) et Myanmar Economic Holdings Ltd (MEHL) – dont le gel des actifs détenus aux Etats-Unis pourrait être imposé dès ce jeudi.
En Asie, la Malaisie et l’Indonésie cherchent à organiser une réunion urgente de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean) pour discuter de la crise.
Reuters – 25 mars 2021
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