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Birmanie : le gouvernement de résistance lance sa propre force de défense

Le gouvernement de résistance birman, composé de députés déchus entrés en clandestinité, a annoncé mercredi 5 mai la mise en place de sa propre «force de défense» destinée à lutter contre la junte.

Le «gouvernement d’unité nationale» (GUN), instauré en avril, veut que cette «force de défense du peuple» protège les civils de la répression sanglante de l’armée, a-t-il indiqué dans un communiqué. Il n’a pas fourni de détails sur la manière dont elle serait organisée ni armée.

Des villes aux zones rurales les plus reculées du pays, la Birmanie est en ébullition depuis le coup d’État du 1er février contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi. Face aux protestations, la répression de l’armée est sanglante. Près de 770 civils ont été tués par les forces de sécurité ces trois derniers mois. La junte fait état d’un bilan beaucoup moins lourd, imputant la responsabilité des violences à des «émeutiers» se livrant à des «actes de terrorisme». Le GUN espère à terme former une «armée d’union fédérale» qui réunirait les dissidents et les factions rebelles ethniques opposées à la junte.

Les affrontements entre l’armée et certains de ces groupes, ulcérés par les violences de l’armée, se sont intensifiés ces dernières semaines, entraînant le déplacement de dizaines de milliers de civils dans les régions frontalières du nord et de l’est du pays, selon l’ONU. Mais certaines minorités se méfient de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi, dominée par les Bamars, l’ethnie bouddhiste majoritaire. «Je n’ai aucune idée des intentions» du GUN, a déclaré Khu Oo Reh, un responsable politique de l’ethnie Karen alors que de nombreux opposants, fuyant les exactions, se sont réfugiés dans le territoire rebelle Karen dans l’est du pays. «Les gens eux-mêmes décident de venir dans la jungle et sont entraînés (par les factions rebelles), le GUN n’a rien à voir là-dedans», a-t-il dit.

En attendant, les violences se poursuivent. Cinq personnes, parmi lesquelles un député de la LND, sont mortes alors qu’ils tentaient de fabriquer une bombe artisanale, ont rapporté ce mercredi les médias d’État. Plusieurs bombes artisanales ont explosé à travers le pays ces derniers jours, notamment à Rangoun, la capitale économique, sans faire de victimes.

Le Figaro avec Agence France Presse – 5 mai 2021

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