Birmanie : une réunion à l’Onu sur un embargo sur les armes reportée sine die
Une réunion mardi à l’Assemblée générale de l’Onu sur une résolution non contraignante prévoyant «une suspension immédiate» de tout transfert d’armes à la Birmanie a été «reportée sine die» faute de soutiens suffisants pour l’approuver, a-t-on appris lundi 17 mai de sources diplomatiques.
Les auteurs du texte «n’ont pas eu le soutien qu’ils escomptaient» pour garantir un vote à une large majorité au sein de l’Assemblée qui comprend 193 pays membres, a indiqué un diplomate sous couvert d’anonymat. Ils veulent «davantage de temps pour des négociations, notamment avec l’Asean» (Association des nations d’Asie du Sud-Est), a expliqué à l’AFP une autre source, également sous anonymat.
Le texte vient d’une initiative du Liechtenstein, soutenue notamment par l’Union européenne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Au total, 48 pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique mais un seul représentant l’Asie – la Corée du Sud -, ont coparrainé le projet de résolution. Ce dernier a fait l’objet de négociations pendant plusieurs semaines pour notamment bénéficier d’un soutien des pays membres de l’Asean, selon des diplomates.
Non contraignant à la différence des résolutions du Conseil de sécurité mais à forte portée politique, le texte prévoit «une suspension immédiate de la fourniture, de la vente ou du transfert direct et indirect de toutes armes, munitions et autres équipements militaires à la Birmanie».
Il réclame aux autorités militaires birmanes qui ont pris le pouvoir le 1er février lors d’un coup d’État «de mettre fin à l’état d’urgence» et «de cesser immédiatement toute violence contre les manifestants pacifiques». Il leur demande aussi «de libérer immédiatement et sans conditions» le président Win Myint et la dirigeante civile Aung San Suu Kyi, ainsi que toutes les personnes détenues arbitrairement.
Le projet demande également «à la Birmanie de mettre en œuvre sans tarder» le plan vers un retour à la démocratie élaboré par l’Asean, «de faciliter sans délai une visite de l’émissaire de l’Onu», interdite d’entrée dans le pays jusqu’à présent, et de permettre «un accès humanitaire sûr et sans entrave».
L’armée birmane a mis fin par un coup d’État le 1er février à une parenthèse démocratique de 10 ans en Birmanie. Depuis, elle réprime dans le sang des manifestations quasi quotidiennes.
Le Figaro avec Agence France Presse – 18 mai 2021
Articles similaires / Related posts:
- Le Conseil de sécurité de l’Onu discutera jeudi des violences et de la pandémie en Birmanie Le Conseil de sécurité de l’Onu tiendra jeudi une visioconférence sur la Birmanie afin d’évoquer l’escalade de violences dans l’Etat de Rakhine et l’impact de la pandémie de Covid-19, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques....
- Birmanie : Bachelet (Onu) déplore une intensification des violences Michelle Bachelet, Haut-Commissaire de l’Onu aux droits de l’Homme, a déploré vendredi une intensification de la violence en Birmanie et condamné l’utilisation « scandaleuse » d’armes lourdes par l’armée, tout en appelant à un effort diplomatique plus large pour faire pression sur les généraux au pouvoir....
- Le Vietnam souligne la nécessité de mettre immédiatement fin à la violence au Myanmar Un diplomate vietnamien a réitéré l’appel à toutes les parties prenantes au Myanmar pour qu’elles mettent immédiatement fin à la violence et rétablissent la confiance....
- Myanmar : le Vietnam soutient une solution intégrale avec des engagements des parties concernées Le Vietnam soutient une solution intégrale et durable avec de fermes engagements des parties concernées pour la question du Myanmar, lors d’une session de l’AG des Nations Unies sur la question de ce pays....
- La visite de l’envoyée spéciale des Nations unies en Birmanie, une aubaine pour la junte ? Noeleen Heyzer a rencontré ce mercredi le chef de la junte Min Aung Hlaing. Un geste aussitôt instrumentalisé par le pouvoir militaire birman mais jugé inopportun par l’opposition....