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Au Cambodge, des défenseurs de l’environnement accusés de terrorisme

L’arrestation de trois militants d’une organisation de protection de l’environnement suscite l’indignation au Cambodge. Ils sont accusés de terrorisme et risquent entre cinq et dix ans de prison.

Les réactions sont vives au Cambodge après les poursuites engagées le 21 juin contre des défenseurs de l’environnement liés à l’association Mother Nature.

Sun Ratha, Ly Chandaravuth et Yim Leanghy, militants de cette organisation, risquent entre cinq et dix ans de prison. Ils sont accusés de conspiration pour renverser le gouvernement et d’insultes au roi. Sun Ratha et Ly Chandaravuth ont été arrêtés au moment où ils filmaient un égout se déversant dans la rivière Tonlé Sap, à proximité du palais royal dans la capitale cambodgienne, Phnom Penh.

Mother Nature est dans le collimateur du gouvernement depuis des années, rappelle Cambodianess. Cette organisation non gouvernementale avait été dissoute et son statut d’ONG lui avait été retiré par le gouvernement en septembre 2017. Deux ans auparavant, le responsable du groupe, Alejandro Gonzalez-Davidson, avait été expulsé avec l’interdiction d’entrer dans le royaume.

Mother Nature est connue et appréciée par de nombreux Cambodgiens pour ses actions de sensibilisation contre les projets de développement destructeurs pour l’environnement. Une action et une popularité qui déplaît terriblement au gouvernement du Cambodge.

Quelles sont les preuves ?

Cambodianness détaille que, déjà, en mai dernier, trois militants de Mother Nature avaient été condamnés à des peines allant de dix-huit à vingt mois de prison pour avoir organisé une manifestation contre le comblement d’un lac à Phnom Penh. En mars 2020, d’autres militants avaient été temporairement arrêtés pour avoir organisé une manifestation à vélo entre Koh Kong et Phnom Penh, manière de sensibiliser à la destruction de la nature dans la province de Koh Kong, dont l’écosystème est riche et fragile.

Le porte-parole du ministère de la Justice, Chin Malin, indique, selon Cambodianess, qu’il existe des preuves irréfutables de la nature terroriste des activités de Mother Nature. Selon lui :

Les activités environnementales sont une couverture. Mais en fait, il s’agit de criminels.”

Mais, poursuit le site, “il n’a pas donné de précisions sur ces preuves ou sur l’enquête.

Une levée de boucliers sur Internet

Des arguments qui n’ont pas convaincu les internautes, indique Cambodianess.

L’absence de preuves ainsi que l’utilisation répétée par le gouvernement de moyens judiciaires pour “faire taire les voix critiques qui mettent en avant des vérités inconfortables ont été très mal reçues”.

“Les internautes ont été particulièrement choqués par le fait que les militants de Mother Nature soient qualifiés de ‘terroristes’’”, raconte Cambodianess.

“Des milliers de personnes ont partagé, aimé, commenté la page Facebook de Mother Nature dans les jours qui ont suivi les arrestations. Des célébrités se sont également étonnées de voir des militants de l’environnement être présentés comme des terroristes.”

Une mobilisation qui a trouvé un écho auprès de la militante de l’environnement suédoise Greta Thunberg qui, sur son compte Twitter, a appelé à protéger les défenseurs de l’environnement.

Courrier International – 22 juin 2021

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