Aung San Suu Kyi visée par de nouvelles poursuites pour corruption en Birmanie
Déjà poursuivie pour ce motif, l’ancienne chef du gouvernement civil birman va devoir répondre de quatre autres chefs d’accusation, a annoncé son avocat mardi.
Actuellement jugée pour une série de motifs et risquant plus de dix ans en prison, Aung San Suu Kyi, chef du gouvernement civil birman renversée par la junte en février, va devoir répondre de quatre autres chefs d’accusation pour corruption, a déclaré aux journalistes, mardi 13 juillet, son avocat. La junte militaire au pouvoir en Birmanie a lancé de nouvelles poursuites à l’encontre de la dirigeante.
Assignée à résidence, Aung San Suu Kyi, âgée de 76 ans, est déjà inculpée pour sédition, pour avoir violé une loi sur les secrets d’Etat datant de l’époque coloniale, et pour corruption, accusée d’avoir perçu plus d’un demi-million de dollars et une dizaine de kilos d’or de pots-de-vin.
Son équipe d’avocats doit encore étudier « les premiers rapports d’information et d’autres documents », a déclaré son avocat, Khin Maung Zaw, ajoutant que ces accusations seraient traitées à part devant un tribunal de Mandalay, dans le centre du pays, à partir du 22 juillet.
Recrudescence des violences
A son procès qui se tient en ce moment dans la capitale, Naypyidaw, l’audience de mardi concernant les accusations de violation par Aung San Suu Kyi des mesures sanitaires liées au Covid-19 a été ajournée, aucun témoin à charge ne s’étant présenté, a relaté Khin Maung Zaw. Lundi, un témoin de l’accusation n’avait pas pu témoigner après avoir été infecté par le coronavirus. La Birmanie connaît actuellement un pic épidémique sans précédent, avec plus de 5 000 nouveaux cas enregistrés lundi, contre une moyenne de 100 par jour début juin.
Le pays est en ébullition depuis le coup d’Etat du 1er février avec des manifestations, des grèves massives qui paralysent une partie de l’économie et une recrudescence des violences entre l’armée et plusieurs factions ethniques rebelles. Plus de 890 civils ont été tués par les forces de sécurité ces derniers mois, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques.
Le Monde avec Agence France Presse – 13 juillet 2021
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