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Les films vietnamiens font leur entrée sur le marché mondial

De nombreux films vietnamiens sont de plus en plus diffusés sur les marchés étrangers.

Le film Bô già (Dad, I’m Sorry en anglais – Papa, je suis désolé), par exemple, est sorti en avril dernier dans les cinémas de Singapour et de Malaisie, diffusé notamment au sein de la célèbre chaîne de cinéma Golden Village.

Même si l’éditeur du film n’a pas encore donné de statistiques de ventes en Malaisie ou à Singapour, on voit que le public a répondu présent au vue du nombre de projections réalisées et du temps que le film est resté à l’affiche dans ces deux pays. 

Selon Box Office Mojo, un site Web indépendant spécialisé dans le suivi des revenus du box-office, Bố Già se classe au 29e rang mondial des films ayant générés le plus de revenus à travers le monde cette année, avec plus de 17.129 millions d’USD.

Dans le même temps, le film Lât Mat 5 : 48h (Face off : The Walking Guests – Affrontement : Les invités qui marchent) est à la 47e place avec plus de 6.584 millions d’USD. Le producteur prévoit de diffuser le film aux États-Unis, au Canada, en Australie et sur d’autres marchés encore.
Le film Thiên Thân Hô Mênh (L’ange gardien), avant même sa sortie au Vietnam, a été approché par des sociétés internationales dans de pays tels que les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Irlande, la Malaisie ou Singapour. C’est un signe positif vis-à-vis du potentiel d’exportation des films vietnamiens.

Le film Bong Dè (Paralysie du sommeil) du réalisateur Lê Van Kiêt connait la même aventure : retardé au Vietnam pour cause de pandémie, le film a déjà obtenu des licences de distribution dans 25 pays.

On peut enfin citer le film Hai Phuong (Furie), réalisé en 2019, également par Lê Van Kiêt, et qui a rapporté 160 milliards de dôngs (6,9 millions d’USD) sur le marché intérieur et plus 40 milliards de dôngs sur le marché international. Il faut aussi mentionner qu’il est toujours diffusé sur la plateforme Netflix, aidant à toucher un très large public.

Bien que le marché intérieur reste le plus important et génère l’essentiel des revenus des films vietnamiens, le potentiel du marché étranger est indéniable, en particulier avec le soutien du grand nombre de Vietnamiens d’outre-mer et d’un public international curieux intéressé par différents horizons cinématographiques.

Créer des films uniques

Avec de nombreux prix dans des festivals de films internationaux, le film Cha cong con (Père et fils) de Luong Dinh Dung a déjà atteint le public dans 16 pays et territoires tels que les États-Unis, l’Italie, l’Uruguay, l’Espagne, le Canada et l’Inde, entre autres.

Luong Dinh Dung explique que les distributeurs mondiaux de films se rendent souvent dans des festivals de films internationaux prestigieux pour négocier, acheter et vendre les droits des films. L’opportunité pour son film d’être diffusé dans des pays étrangers a commencé là-bas. « Auparavant, nous ne vendions que les droits de +Cha cong con+ dans les salles de cinéma, mais maintenant le film peut être disponible sous d’autres formes de distribution comme la télévision ou les DVD« , a-t-il indiqué. Récemment, le film a été autorisé à être projeté dans une université au Japon et est sorti en version DVD en Turquie.

Le réalisateur Luong Dinh Dung a ajouté qu’il avait beaucoup d’expérience dans la négociation avec des distributeurs internationaux. C’est aussi à travers ces rencontre que Dung a eu l’idée de réaliser le film d’action, 578 : Phat dan cua ke diên (578 : Tir du fou), qui devrait sortir dans les salles vietnamiennes en août prochain. « Les films vietnamiens de qualité ne sont pas difficiles à exporter », estime-t-il.
Le réalisateur et consultant pour Film Group (Singapour), Nelson Mok, a déclaré que dans le passé, il n’était pas facile de convaincre les distributeurs internationaux de proposer des films vietnamiens dans les salles car le public étranger n’était pas familier avec la culture du pays. Mais aujourd’hui, les choses changent et l’engouement à l’étranger pour le film Bong dè le démontre bien. Selon le réalisateur Luong Dinh Dung, si le public étranger a accès à des films vietnamiens de qualité, ils seront ensuite demandeurs.

Pour le réalisateur Charlie Nguyên, si les cinéastes locaux veulent percer à l’étranger, ils doivent produire des narrations attrayantes et, plus important encore, être capables de créer des histoires tout à la fois universelles et ancrées dans un univers culturel vietnamien. « Bô già est un excellent exemple. Nous devons raconter nos propres histoires, pas celles que d’autres films étrangers racontent déjà« , a-t-il ajouté.

« Regarder un film n’est pas différent de partir en voyage. Les téléspectateurs adorent voir ce qu’ils n’ont pas encore vécu« , a déclaré le réalisateur Luong Dinh Dung. 

Par Thuy Hà – Le Courrier du Vietnam – 22 Juillet 2021

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