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5e manifestation en une semaine contre le Premier ministre thaïlandais

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dimanche à Bangkok et en province contre la gestion de la crise du Covid. A Bangkok, des heurts ont éclaté près de la résidence du Premier ministre

Un concert de klaxons s’est fait entendre à 18 heures dimanche à Bangkok et dans d’autres provinces de Thaïlande au moment où est traditionnellement joué l’hymne national -lorsque l’hymne retentit chaque jour à 8h et à 18h, les gens se trouvant dans les lieux publics du pays sont habituellement tenus de s’arrêter et de garder le silence.

Le tintamarre était censé conclure une nouvelle journée de protestation anti-gouvernentale. Il s’agissait en effet pour plusieurs milliers de personnes en colère contre la gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement de Prayuth Chan-O-Cha de faire savoir haut et fort qu’ils ne voulaient plus de ce dernier à la tête des affaires du pays.

A Bangkok, c’était la cinquième fois en une semaine que divers groupes de manifestants thaïlandais se rassemblaient pour demander la démission du chef du gouvernement en dépit de l’état d’urgence sanitaire, utilisant leur véhicule ou marchant à pied. 

Si le bruyant cortège de voitures et de motos a paradé dans la ville sans trop de problèmes dans l’après-midi, une manifestation pédestre s’est heurtée aux barrages de police disposés sur le trajet entre le point de départ, le fameux carrefour Ratchaprasong -épicentre des manifestations sanglantes de 2010- et la résidence du Premier ministre, donnant lieu une fois de plus à de violents affrontements. 

La police justifie l’usage de la force pour faire respecter le décret d’urgence sanitaire qui interdit les rassemblements publics.

Comme les fois précédentes, les forces de l’ordre ont déployé canons à eau et gaz lacrymogènes pour repousser des manifestants qui leur lançaient des projectiles dans le quartier Din Daeng.

L’un des organisateurs de la manifestation motorisée, Nattawut Saikua, un leader du mouvement des chemises rouges de la période 2008-2010 et 2014, s’est rendu sur les lieux des affrontements pour exhorter les manifestants à rentrer chez eux.

La crise du Covid-19 et les restrictions sanitaires ont laminé l’économie thaïlandaise, arrêtant le tourisme et ralentissant fortement la consommation. Beaucoup de Thaïlandais précarisés se plaignent de ne rien voir des aides annoncées par le gouvernement et certains lui reprochent une stratégie vaccinale tardive et centrée sur une production locale de vaccin par un laboratoire inexpérimenté appartenant au roi. Un certain nombre de mesures sanitaires imposées sont également perçues comme incohérentes du point de vue sanitaire et néfastes pour le petit commerce, souvent au profit de grands groupes.

La Thaïlande est l’un des pays les plus inégalitaires au monde en termes de répartition des richesses.

L’an dernier, un mouvement de protestation antigouvernemental mené par une partie de la jeunesse thaïlandaise avait émergé pour s’opposer vaillamment à la mainmise sur le pouvoir par l’establishment ultra-conservateur que la nouvelle génération perçoit comme un retour vers l’ère ancienne de la monarchie absolue.

Aujourd’hui, d’autres groupes politiques, dont certains issus du camp des ultra-conservateurs, rejoignent les manifestations contre le Premier ministre.

Tout au long de la journée, dimanche, on a pu voir des milliers de manifestants agitant des drapeaux rouges, klaxonnant et attachant des rubans rouges à leurs véhicules tandis qu’ils défilaient pacifiquement dans divers cortèges à travers Bangkok.

Les organisateurs ont prononcé des discours via les réseaux sociaux.

De nombreux habitants de Bangkok sont venus saluer les convois, beaucoup les encourageant et faisant des gestes de soutien.

« Notre objectif est de chasser Prayuth du poste de Premier ministre et nous le ferons pacifiquement », a déclaré Nattawut Saikua dans l’après-midi lors de la manifestation motorisée.

Plus de 130 personnes ont été arrêtées lors des manifestations qui ont eu lieu depuis la mi-juillet, a déclaré le chef de la police thaïlandaise Suwat Jangyodsuk.

Lepetitjournal.com avec Reuters – 16 août 2021

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