L’ancien dictateur Tan Shwe hospitalisé à Nay Pyi Taw
Than Shwe, l’ancien numéro Un du pouvoir militaire issu du mouvement insurrectionnel de 1988, est actuellement en soin à l’hôpital militaire de Thaik Chaung, dans la capitale Nay Pyi Taw.
Than Shwe, l’ancien numéro Un de la dictature militaire qui s’est emparée du pouvoir à la suite du mouvement insurrectionnel de 1988, est actuellement hospitalisé à l’hôpital militaire de Thaik Chaung, dans la capitale Nay Pyi Taw, révèle l’agence étasunienne Associated Press. L’information est venue d’un employé de l’hôpital qui a requis l’anonymat par crainte d’éventuelles représailles, ce qui se comprend aisément au vu du pedigree de Than Shwe, à l’origine de la mort de plusieurs milliers de personnes pendant ses années de pleins pouvoir, de 1992 à 2011.
Than Shwe, 88 ans, est actuellement traité pour une maladie non spécifiée et sous haute sécurité dans une section VIP de l’établissement militaire. Considérant que la Birmanie est actuellement aux prises avec une troisième vague de Covid-19 particulièrement dévastatrice, il est possible que la maladie en question soit justement la Covid-19. L’ancien dictateur a toutefois très probablement bénéficié d’un vaccin dès que ceux-ci ont été disponibles et il est notoire qu’il est diabétique. Depuis 2006, il a fait plusieurs séjours dans des hôpitaux de Singapour pour traiter une ou des maladies non-spécifiées. Une rumeur de cancer du côlon a longtemps circulé à son propos.
Than Shwe, 88 ans, vivait reclus depuis son retrait volontaire du pouvoir en 2011 en faveur d’un gouvernement civil mais dirigé par d’anciens militaires sous la houlette du président Thein Sein. Il est cependant demeuré très influent depuis sa retraite, les principaux dirigeants issus de son camp venant régulièrement lui rendre hommage. S’il n’est pas le dirigeant qui a décidé la détention de Daw Aung San Suu Kyi en 1989, il est en revanche celui qui l’a maintenu en résidence surveillée pendant 13 ans avant de finalement décider de la laisser plus libre de ses mouvements fin 2010, juste avant de quitter le pouvoir. En décembre 2015, après le succès de la Ligue nationale pour la démocratie aux élections générales, il avait appelé à reconnaître Daw Aung San Suu Kyi comme « une future leader » de la Birmanie dans un commentaire qui apparaissait comme un règlement de comptes entre dirigeants militaires après leur défaite électorale.
En juin 2010, Than Shwe avait été désigné par le magazine étasunien Foreign Policy comme les des trois pires dictateurs parmi les pires dictateurs de la planète, au côté de Kim Yong Il et Robert Mugabe, devant Bachar El-Assad ou Mohamed Khadafi, excusez du peu !
Lepetitjournal.com – 13 août 2021
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