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Les nouveaux champs de pavot prolifèrent au nord de la Birmanie

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Les nombreux affrontements entre l’armée régulière birmane, la Tatmadaw, et divers mouvements ethniques combattants affirmant défendre la liberté et la culture de leur communauté, voire du « peuple », entraînent depuis plusieurs mois morts violentes, destructions, déplacés et réfugiés. 

Mais dans l’état de Kachin, au Nord de la Birmanie, un autre effet délétère est désormais perceptible : la prolifération des champs de pavot.

Depuis longtemps, les revenus liés à l’opium constituent l’un des principaux financements des mouvements combattants ethniques. La culture du pavot avait ainsi repris dans l’état de Kachin à la fin de 2011, après les affrontements entre la Tatmadaw et l’armée indépendantiste kachin (KIA), pour atteindre un pic en 2013 et 2014 et décroître ensuite sous l’influence du gouvernement de U Thein Sein puis de celui issu de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Car moins de combats signifie moins de besoins financiers à une époque où la lutte contre la drogue est mise en avant. Pour les mouvements combattants utilisant cette méthode de financement, le risque est grand d’être officiellement pointé du doigt et de s’entendre qualifier de gangs mafieux plutôt que de libérateurs du peuple.

Des riches « investissent » dans le pavot

En temps de guerre, les organisations internationales sont en général moins regardantes, surtout si l’adversaire de ces mouvements combattants n’est pas du camp de ceux qui mènent la danse. En temps de paix, continuer à produire de l’opium devient concrètement inacceptable aux yeux de ces mêmes organisations internationales. Les producteurs sont donc en permanence à jouer au chat et à la souris. Autre « avantage » de la guerre pour les trafiquants, les contrôles deviennent beaucoup moins encombrants.

C’est dans ce contexte que la culture du pavot se développe actuellement presque ouvertement dans les circonscriptions de Waimaw et de Chiphwe, près de la frontière entre la Birmanie et la Chine, ainsi que dans le nord de la région de Sagaing, près de la zone auto-administrée de Naga. Un habitant confie à un média local, « nous n’avons plus d’état de droit actuellement, ce qui est classique des changements politiques dans le pays ». « Alors, comme les locaux n’ont pas les moyens de se lancer dans la culture du pavot à une échelle commerciale », poursuit ce même témoin, « des riches sont venus ‘investir’ dans les plantations. Ils paient bien les agriculteurs – environ 15 000 kyats par jour (environ 6 euros. Le salaire journalier minimum est de 4 800 kyats en Birmanie – donc ils trouvent facilement de la main d’œuvre. En outre, les champs sont choisis dans des zones isolées et donc plus difficile à contrôler ».

Lepetitjournal.com – 7 octobre 2021

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