Birmanie : la junte accuse l’opposition d’avoir ravagé une ville de l’Ouest
Les militaires au pouvoir en Birmanie ont accusé samedi des combattants anti-junte d’avoir provoqué un incendie qui a ravagé une ville de l’ouest du pays où se trouvait un bureau de l’ONG Save the Children.
Vendredi, des médias locaux et des témoins ont rapporté que les forces armée de la junte avaient bombardé la ville de Thantlang dans l’Etat Chin (ouest) après une confrontation avec des forces locales d’auto-défense.
Selon des habitants, un incendie a ensuite ravagé la ville de 7.500 personnes, détruisant des dizaines d’habitations et autres bâtiments, dont un bureau de Save the Children, ce que l’ONG installée à Londres a confirmé dans un communiqué.
La junte a fait état samedi de deux églises et 70 habitations détruites par le feu à Thantlang, accusant les forces de défense du peuple (PDF) d’être à l’origine de l’incendie.
Les PDF, des milices citoyennes formées d’opposants à l’armée, mènent une guérilla principalement dans les campagnes.
«Ce sont les PDF qui ont brûlé (la ville), pas notre Tatmadaw (nom des forces armées birmanes)», a assuré à des médias locaux le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, réfutant des accusations en ce sens.
«Nos forces de sécurité et nos fonctionnaires ont essayé d’arrêter le feu, mais ils n’y sont pas parvenus parce que ces PDF les attaquaient», a-t-il ajouté, ajoutant qu’un soldat birman avait été tué.
La plupart des habitants de Thantlang avaient fui leur ville lors d’affrontements le mois dernier, nombre d’entre eux traversant la frontière pour se rendre en Inde.
Save the Children a précisé dans un communiqué vendredi que la ville était «largement désertée» quand les bombardements ont démarré, et que son équipe avait déjà quitté les lieux à la suite de précédentes violences.
L’ONG a exprimé son inquiétude sur le sort de 20 enfants qui seraient toujours à Thantlang, estimant que ces derniers combats sont le signe d’une «crise qui s’aggrave en Birmanie».
La Birmanie est plongée dans le chaos depuis le coup d’Etat militaire de février qui a été suivi d’une féroce répression.
Le Figaro avec Agence France Presse – 30 octobre 2021
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