Un ex-député accusé d’attentats contre la junte arrêté en Birmanie
Maung Kyaw, un ancien député du parti d’Aung San Suu Kyi, a été arrêté en Birmanie, soupçonné accusé d’être à l’origine d’une série d’attentats contre la junte.
La junte birmane a annoncé vendredi l’arrestation d’un ancien député du parti d’Aung San Suu Kyi, un célèbre artiste hip-hop accusé d’être à l’origine d’une série d’attentats visant le régime militaire.
Maung Kyaw, 40 ans, a été interpellé dans un appartement de Rangoun à la suite d’un « signalement et de la coopération de citoyens consciencieux », a déclaré le bureau d’information de la junte.
L’ancien député -qui se fait également appeler Phyo Zeya Thaw- était en possession de deux pistolets, de munitions et d’un fusil M-16, a ajouté le bureau.
Il est accusé d’avoir orchestré plusieurs attaques contre les forces de sécurité, notamment une fusillade dans un train de banlieue à Rangoun dans laquelle cinq policiers avaient été tués.
Maung Kyaw, pionnier du hip-hop en Birmanie, avait été emprisonné en 2008 sous le précédent régime militaire pour appartenance à une organisation illégale et possession de devises étrangères après que ses rimes subversives avaient irrité les généraux.
Il avait été élu au parlement aux côtés d’Aung San Suu Kyi aux élections de 2015, qui avaient marqué le début de la transition vers la démocratie. Le coup d’Etat militaire du 1er février a refermé brutalement cette parenthèse.
Fréquents attentats à la bombe et fusillades
Depuis, les généraux mènent une répression sanglante contre leurs opposants avec plus de 1250 civils tués et près de 7400 en détention selon une ONG locale, l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).
En réaction, des dizaines de milices citoyennes, baptisées « forces de défense du peuple », ont vu le jour et mènent des attaques de guérilla à travers le pays.
La capitale économique est le théâtre de très fréquents attentats à la bombe et de fusillades.
Début novembre, un haut-responsable de Mytel, un des principaux réseaux mobiles du pays, contrôlé par la junte, a été abattu devant son domicile.
Paris Match avec Agence France Presse – 19 novembre 2021
Articles similaires / Related posts:
- Birmanie : pourquoi une résurgence des conflits armés ? Depuis le début de l’année, la Birmanie est le théâtre d’une résurgence des tensions entre l’armée birmane et l’Arakan Army. Dans ce pays où la démocratie est fragile, les militaires multiplient les initiatives afin de déstabiliser la transition démocratique, engageant un bras de fer avec le parti d’Aung San Suu Kyi, le NLD....
- Birmanie : des milices d’autodéfense défient l’armée, la population civile menacée Cinq mois après le coup d’État militaire, la violence se poursuit en Birmanie. Au moins 860 civils ont été tués. Des combats se propagent à l’ensemble du pays. Les groupes ethniques, qui contestaient l’autorité du pouvoir central, ont repris les armes. S’ajoute un nouvel élément : la création de milices d’auto-défense dans plusieurs localités, qui se mobilisent contre l’armée birmane....
- L’épidémie de Covid-19 hors de contrôle en Birmanie, une aubaine pour la junte ? Les chiffres officiels, près 7000 nouvelles contaminations par jour, ne rendent pas compte de la réalité alors que beaucoup de médecins et d’infirmières sont toujours en prison, victimes de la répression de la junte. Mais les militaires pourraient essayer de tourner cette crise à leur avantage pour se forger une légitimité....
- Birmanie : la junte libère et gracie l’un des acteurs les plus célèbres du pays En Birmanie, la junte a libéré et gracié l’un des acteurs les plus célèbres du pays, arrêté en avril dernier pour avoir participé aux manifestations contre le coup d’État....
- Qui dirige la Birmanie des Généraux ? Notre collaborateur François Guilbert suit de très près les évolutions politiques en Birmanie. Ses analyses sont des repères très utiles pour qui s’intéresse à la situation politique en Asie du Sud-Est. Voici sa dernière livraison sur le vrai visage de la junte militaire au pouvoir à Rangoun....