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Pour protester contre la junte, la Birmanie se plonge dans le silence pour une journée

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Plus de neuf mois après le coup d’État ayant renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, les Birmans ne désarment pas et redoublent d’imagination dans leur lutte malgré une répression sanglante. Ce vendredi 10 décembre, ils ont déclenché une “grève silencieuse”, raconte un chroniqueur admiratif de The Irrawaddy.

“Il n’y a personne, il n’y a rien qui ait le pouvoir de réduire une nation au silence, écrit Naing Khit dans un billet publié par le site indépendant The Irrawaddy. Ou du moins c’est ce que nous avons cru.” Jusqu’à ce vendredi 10 décembre, lorsque la mobilisation des Birmans opposés au coup d’État perpétré par les militaires le 1er février dernier a pris un nouveau chemin.

“Le pays tout entier, des grandes villes comme Rangoun et Mandalay aux petites communes et aux villages des zones reculées, s’est transformé en nation ‘fantôme’ dès les premières heures de la journée”, raconte le chroniqueur. Et pourtant, le vendredi est généralement l’une des journées les plus actives pour les services publics, les entreprises ou les banques.

Une sorte d’“hibernation”

“Mais aujourd’hui n’était pas un vendredi ordinaire, reprend Naing Khit. La Birmanie et ses 55 millions d’habitants sont entrés dans une sorte d’‘hibernation’ politique pendant presque toute la journée.” Leur but ? Manifester leur rejet du régime militaire qui a pris les commandes du pays après une dizaine d’années de transition démocratique.

Voilà dix mois qu’une majorité des Birmans expriment leur colère. Plus de 1 300 d’entre eux l’ont payé de leur vie. Certains ont quitté les villes pour rejoindre des “armées ethniques” et prendre les armes. Et leur détermination n’a d’égal que leur imagination : aujourd’hui une “grève silencieuse”, hier un concert de casseroles, un étalage de vêtements féminins, des pannes de voitures imaginaires pour bloquer la circulation, mais aussi des formes de résistance plus violentes.

Naing Khit veut croire que cette mobilisation finira par payer et que la “‘grève silencieuse’ d’aujourd’hui a dû faire froid dans le dos [au chef de la junte Min Aung Hlaing] et à ses généraux, malgré toute leur cruauté”.

Courrier International / The Irrawady – 10 décembre 2021

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