Des centaines de personnes fuient en Thaïlande après des raids aériens au Myanmar
Environ 4 200 personnes sont passées en Thaïlande après des attaques aériennes de l’armée birmane sur une zone tenue par les rebelles.
L’armée du Myanmar a mené des raids aériens et utilisé l’artillerie lourde sur une zone tenue par les rebelles près de la frontière avec la Thaïlande, faisant fuir des centaines de personnes qui ont traversé la rivière Salween vers la Thaïlande.
L’Union nationale karen (KNU) a déclaré que la zone qu’elle contrôle dans l’État Karen a été touchée le jeudi 23 décembre par au moins deux raids aériens et des tirs d’artillerie.
Vendredi, d’autres raids aériens ont frappé la petite ville de Lay Kay Kaw, a ajouté la KNU, qui cherche à obtenir une plus grande autonomie vis-à-vis du gouvernement central du Myanmar.
De nouveaux combats entre l’armée du Myanmar et la KNU ont éclaté la semaine dernière, et plus de 4 200 personnes sont passées en Thaïlande depuis le début des violences, selon le ministère thaïlandais des affaires étrangères.
Selon des groupes de la société civile, le nombre de personnes déplacées pourrait atteindre 10 000.
En début de semaine, les combattants karens ont demandé aux Nations unies d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Lay Kay Kaw afin de protéger les civils.
Les combats se sont intensifiés depuis février, lorsque l’armée a pris le pouvoir au détriment du gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi, et que les rebelles karens ont offert un refuge aux opposants à l’armée.
Les affrontements les plus récents ont été déclenchés par un raid mené la semaine dernière par des soldats gouvernementaux sur Lay Kay Kaw.
Les médias indépendants du Myanmar ont rapporté que les soldats ont arreté 30 à 60 personnes associées à l’opposition organisée au gouvernement militaire, dont au moins un législateur élu du parti de la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi.
Michael Vatikiotis, directeur Asie du Centre pour le dialogue humanitaire, a déclaré que « l’armée n’a pas été en mesure de stabiliser le pays et d’atténuer la résistance tenace ».
M. Vatikiotis a déclaré que la Thaïlande a subi des pressions internationales pour fournir une aide transfrontalière.
Le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Tanee Sangrat, a déclaré lors d’une conférence de presse vendredi qu’il était préoccupé par les dernières violences qui ont également touché les Thaïlandais vivant le long de la frontière.
Plusieurs envoyés étrangers au Myanmar, notamment de l’Union européenne, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, ont publié vendredi une déclaration commune appelant à la fin des « attaques indiscriminées » dans la zone frontalière et ailleurs par les militaires.
« Les récentes attaques contre des civils dans l’État Karen, notamment le bombardement de villages, constituent une violation du droit humanitaire international et doivent cesser », ont-ils déclaré.
Depuis des décennies, des groupes rebelles luttent contre le gouvernement central pour obtenir plus d’autonomie dans les régions frontalières éloignées.
Les opposants au coup d’État du 1er février ont appelé à un front uni avec les groupes rebelles pour aider ceux qui tiennent tête aux militaires.
Quelque 1 300 personnes ont été tuées depuis la prise de pouvoir par les militaires, selon un groupe de surveillance local.
Rappelons que la principale source de devise du régime birman, c’est le géant pétrolier français Total.
Financièrement, d’après le journal Asialyst, la principale source de devises du régime birman demeure le consortium exploitant le gisement gazier de Yadana acheminant par son pipeline sa précieuse énergie sur la Thaïlande.
Consortium piloté par le géant pétrolier français Total…
Toutelathailande.fr avec Al Jazeera – 25 décembre 2021
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