Birmanie : pénurie d’eau et coupures de courant à Rangoun
Les pénuries en eau sont de plus en plus fréquentes à Rangoun, les coupures d’électricité qui touchent régulièrement la capitale économique de la Birmanie empêchant les stations de pompage de fonctionner correctement.
Lundi, des dizaines d’habitants d’un quartier dans le nord-ouest de la ville faisaient la queue sous une chaleur écrasante, attendant près d’un camion-citerne de remplir des seaux, des bidons et autres récipients, ont constaté des journalistes de l’AFP.
«Nous fournissons de l’eau à quelque 3.000 ménages», explique Htun Htun à la tête d’une équipe de bénévoles chargés de la distribution. Il dénonce une situation «bien pire» que d’habitude.
Une situation qui s’est aggravée depuis le coup d’Etat militaire
Les coupures électriques sont courantes en Birmanie vu le réseau vieillissant et une demande qui dépasse régulièrement l’offre pendant les mois d’été étouffants.
Mais la situation s’est aggravée depuis le coup d’État militaire de février 2021 qui a renversé Aung San Suu Kyi et plongé le pays dans le chaos.
Des dizaines de milliers de fonctionnaires ont débrayé en signe de protestation, laissant des écoles, des hôpitaux et des administrations vides. La junte peine à collecter les impôts, à émettre des factures ou à faire fonctionner les réseaux.
Ces derniers jours, les pannes d’électricité plongent régulièrement dans l’obscurité les foyers et les entreprises de Rangoun, ville de quelque sept millions d’habitants.
Et les autorités ont annoncé que l’alimentation en électricité serait encore très perturbée jusqu’à la fin de la semaine, incriminant la hausse du prix du gaz depuis la guerre en Ukraine et des attaques menées contre des infrastructures par des opposants au régime militaire. «Nous pouvons utiliser du charbon de bois pour cuisiner, mais nous ne pouvons pas vivre sans eau» soupire Ko Aung, 40 ans, en attendant de remplir ses bidons.
Plus de 1.600 civils ont été tués par les forces de sécurité depuis le putsch, d’après un observateur local qui fait état de près de 17.000 arrestations.
La résistance reste forte avec des milices citoyennes secondées par des représentants des minorités ethniques qui mènent des attaques contre l’armée.
De février 2021 à février 2022, ces violences ont déplacé près de 450.000 Birmans, d’après l’ONU.
Le Figaro avec Agence France Presse – 14 mars 2022
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