Le président de l’ANASE s’alarme de l’escalade de la violence au Myanmar
L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) est gravement préoccupée par l’escalade de la violence au Myanmar et appelle à la retenue et à l’arrêt immédiat des combats, a déclaré le président de l’organisation, le Cambodge.
Le Myanmar est piégé dans un cycle de violence depuis que l’armée a évincé le gouvernement élu de la lauréate du prix Nobel Aung San Suu Kyi en février 2021, la détenant ainsi que des milliers de militants et lançant une répression brutale qui a donné naissance à des mouvements de résistance armée.
Les dernières semaines ont été marquées par certains des incidents les plus sanglants, avec des dizaines de morts.
Dans une déclaration, la présidence de l’ASEAN a cité le bombardement de la plus grande prison du Myanmar, le conflit dans l’État Karen et une frappe aérienne dans l’État Kachin dimanche, qui aurait tué au moins 50 personnes.
« Nous sommes profondément attristés par le nombre croissant de victimes, et par les immenses souffrances que les gens ordinaires du Myanmar ont endurées », indique la déclaration.
Le conflit ne fait pas qu’exacerber la situation humanitaire, il sape également les efforts visant à mettre en œuvre un « consensus » de paix convenu entre l’ANASE et la junte l’année dernière, indique la déclaration.
« Nous demandons donc instamment la plus grande retenue et la cessation immédiate de la violence », indique la déclaration, qui appelle toutes les parties à poursuivre le dialogue.
L’ASEAN mène les efforts diplomatiques pour ramener la paix au Myanmar, mais la junte a peu fait pour mettre en œuvre le « consensus », qui s’engageait à un arrêt immédiat de la violence et à l’ouverture d’un dialogue en vue d’un accord de paix.
Les ministres des affaires étrangères de l’ANASE doivent se réunir jeudi pour discuter de la crise, a déclaré le Cambodge dimanche.
Un groupe de 457 organisations de la société civile du Myanmar a demandé dans une lettre ouverte aux dirigeants de l’ANASE d’abandonner le plan de paix convenu avec les militaires et de travailler plutôt avec les dirigeants civils et un gouvernement fantôme.
Par Prak Chan Thul – Zonebourse / Reuters – 26 octobre 2022