36 opposants condamnés à de la prison dans un nouveau procès de masse
Un tribunal cambodgien a condamné 36 opposants dont une majorité par contumace. Seuls trois sont encore dans le pays.
Un tribunal cambodgien a prononcé des peines de plusieurs années de prison à l’encontre de 36 opposants, dont l’ancien leader de l’opposition Sam Rainsy à l’issue d’un procès de masse, ont déclaré un groupe de défense des droits et un avocat.
Sam Rainsy, 73 ans vit en France depuis 2015 pour éviter la prison à la suite de multiples condamnations.
Onze hommes politiques de son Parti du salut national du Cambodge (PSNC), aujourd’hui dissous, ont été condamnés à sept ans de prison et privés de leur droit de vote ou d’éligibilité pendant cinq ans, a indiqué le groupe de défense des droits Licadho. Vingt-deux autres militants ont été condamnés à cinq ans de prison, tandis que trois accusés ont été condamnés avec sursis dans une affaire liée à la tentative d’entrée au Cambodge de Mu Sochua, un opposant en exil, en janvier de l’année dernière.
Seuls trois militants sont en détention, tandis que 33 autres –qui se trouvent à l’étranger ou sont en fuite– ont été condamnés par contumace par le tribunal municipal de Phnom Penh.
« Je suis très déçu de ce jugement », a déclaré à l’AFP l’avocat des accusés, Sam Sokong, ajoutant qu’il allait discuter avec ses clients de l’opportunité de faire appel du verdict.
Le Cambodge, habitué des procès collectifs
Dans une autre affaire, le même tribunal a clôturé mercredi un procès pour trahison longtemps retardé contre le principal leader de l’opposition, Kem Sokha, dont le verdict est attendu le 3 mars.
En juin, une soixantaine de personnalités de l’opposition, dont Theary Seng, qui possède la double nationalité américaine et cambodgienne, ont été condamnées à l’issue d’un procès collectif pour trahison que les groupes de défense des droits ont qualifié de politiquement motivé.
Selon ses détracteurs, Hun Sen, 70 ans, Premier ministre cambodgien et plus ancien dirigeant d’Asie, a restreint les libertés démocratiques et a utilisé les tribunaux pour étouffer les opposants, emprisonnant de nombreux militants et défenseurs des droits humains.
Il a juré de se présenter aux élections nationales de l’année prochaine, tout en soutenant son fils aîné Hun Manet pour lui succéder. Hun Sen a promis d’écraser l’exilé Rainsy et continue de presser ses adversaires politiques avant le prochain scrutin.
Le Dauphiné Libéré avec Agence France Presse – 22 décembre 2022
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