En Birmanie, le nombre d’enfants tués par la junte a augmenté en 2022
L’armée birmane a tué 165 enfants en 2022, un chiffre en augmentation de 78% en comparaison à l’an dernier. Ces chiffres, rapportés par le Gouvernement d’union nationale (NUG), l’opposition en exil, sont jugés crédibles par l’ONG International crisis group.
Près de deux ans après le dernier coup d’État militaire, la Birmanie a disparu des écrans radars. Pourtant, la guerre continue de faire rage dans plusieurs États où l’armée birmane s’oppose aux forces de défense du peuple (PDF), un groupe multiforme de résistance armée à la junte. Et les plus jeunes ne sont pas épargnés.
Selon l’analyse du NUG, la plupart des enfants sont morts dans des tirs d’artilleries et des frappes aériennes visant des écoles dans des zones sous contrôle de l’opposition à la junte.
C’était le cas en septembre à Sagaing, dans le nord-ouest du pays, en novembre dernier dans l’État d’Arakan à l’Ouest, ou encore dans l’État de Kayah, dans l’Est du pays il y a un an, le jour du réveillon, où des dizaines d’enfants ont trouvé la mort.
Les civils visés délibérément
L’opposition en exil dénonce des attaques aveugles, tandis que l’International crisis group décrit ces frappes, visant délibérément des civils, comme une action punitive collective contre tous ceux qui osent s’opposer à la junte.
Un rapport de l’ONU en juin dernier faisait état de plus de 140 enfants victimes de tortures et plus de 1 400 enfants détenus arbitrairement depuis le putsch mené le 1er février 2021.
Radio France Internationale – 29 décembre 2022
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