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Cinquante ans après la guerre du Viêt Nam, le Laos déterre toujours des bombes américaines

Les millions de bombes larguées par les États-Unis entre 1964 et 1973 commencent enfin à faire moins de morts au Laos. Mais les démineurs formés par Handicap International peuvent encore désamorcer jusqu’à dix engins explosifs à sous-munitions par jour.

Au Laos, petit pays du Sud-Est asiatique coincé entre le Viêt Nam et la Thaïlande, les habitants cultivent toujours les champs de riz avec la peur au ventre. Ils redoutent l’explosion de l’une des 80 millions de bombes à sous-munitions que l’armée américaine a larguées entre 1964 et 1973 et qui sont restées intactes.

Cinquante ans jour pour jour après les accords de Paris du 27 janvier 1973 qui ont scellé le désengagement des États-Unis du Viêt Nam, les Laotiens meurent encore, perdent un bras ou un pied, à cause de cette stratégie dite du « tapis de bombes » ​qui avait pour but de couper les lignes d’approvisionnement des combattants communistes vietnamiens passant par le Laos.

Dix bombes désamorcées en une journée

Un demi-siècle plus tard, un tiers du Laos, qui ne participait pas officiellement à cette guerre, est concerné. Des forêts, rizières, villages, terrains d’écoles et routes se trouvent dans ces vastes zones [… ]. On estime qu’environ 25 % des villages de plus de 10 000 habitants sont contaminés par des munitions non exploséesestime l’ONG Handicap International.

Le Laos reste le pays où les bombes à sous-munitions, ces engins explosifs particulièrement retors et interdits depuis le traité d’Oslo en 2008, ont fait et continuent de faire le plus de blessés en temps de paix. Plus de 15 000 survivants souffrent des conséquences de leurs blessures, comme l’incapacité de travailler, et ont besoin d’une aide médicale et psychologique. Et leur nombre augmente chaque année.

Nous devons être vigilants en permanence, témoigne Lamngueun, une Laotienne devenue experte en neutralisation des explosifs. ​Il y a quelques jours, nous avons trouvé et détruit plus de dix armes explosives en une journée, alors que nous nettoyions une rizière dans le village de Homphanhsitué dans le nord du Laos.

Lamngueun incarne les efforts qu’Handicap International déploie pour déminer le pays depuis le début des années 1980. Cette Laotienne d’une trentaine d’années a été formée à la détection et au désamorçage de ces engins explosifs par l’organisation et dispose d’une solide équipe connaissant bien le territoire. Depuis les années 2000, environ 43 000 bombes ont été neutralisées.

Le travail reste immense, mais il porte enfin ses fruits. L’éducation aux risques et la dépollution ont permis de faire baisser le nombre de victimes signalées de 304 en 2008 à 24 en 2020détaille la porte-parole d’Handicap International, association de solidarité indépendante, dont le siège est basé en France. Et tout cela sans un dollar de donation du responsable, les États-Unis.

Par Christelle Guibert – Ouest France – 27 janvier 2023

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