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Thaïlande : près de 300 mineurs inculpés pour leur participation au mouvement pro-démocratie

Près de 300 mineurs thaïlandais ont été inculpés à la suite des manifestations de grande ampleur qui ont éclaté en 2020 réclamant plus de démocratie, a annoncé mercredi 8 février Amnesty International qui s’inquiète des «graves répercussions» pour leur avenir.

Manifestations pacifiques

«Des enfants ayant toute la vie devant eux connaissent désormais de graves répercussions pour avoir simplement participé à des manifestations pacifiques», a déclaré Chanatip Tatiyakaroonwong, spécialiste sur la Thaïlande pour l’ONG.

Certains militants âgés de moins de 18 ans risquent de passer «des dizaines d’années derrière les barreaux», a-t-il précisé. Plus de 200 mineurs font toujours face à des accusations, selon Amnesty.

Au plus fort du mouvement, en 2020, des dizaines de milliers de personnes ont pris part aux manifestations organisées par les étudiants, réclamant la démission de l’actuel premier ministre Prayut Chan-O-Cha et une réforme de la puissante monarchie. Les protestations ont ensuite faibli en raison des restrictions sanitaires liées au coronavirus, et de la répression judiciaire à l’encontre de leurs dirigeants.

Usage abusif des accusations de lèse-majesté

Selon Amnesty International, quelque 17 mineurs ont été accusés du crime de lèse-majesté, qui est passible de peines allant jusqu’à 15 ans de prison, et dont l’usage a été détourné pour étouffer toute contestation politique selon ses détracteurs.

La majorité des mineurs inculpés l’ont été en vertu des mesures spéciales limitant les rassemblements publics, qui visaient initialement à lutter contre la pandémie. La personne la plus jeune à avoir été arrêtée durant les manifestations avait onze ans, selon le rapport.

L’ONG s’inquiète des violences ayant ciblé certains mineurs lors de protestations, et des techniques d’intimidation employées par la police, comme faire pression sur les parents. «Outre les poursuites, certains manifestants mineurs risquent par ailleurs d’être reniés ou maltraités par leurs propres parents en raison des pressions que les autorités exercent sur ces derniers», a déclaré Chanatip Tatiyakaroonwong.

La procédure judiciaire manque de transparence, en l’absence d’observateurs indépendants, a également souligné Amnesty. La Thaïlande se prépare à des élections législatives en mai.

Le Figaro avec Agence France Presse – 8 février 2023

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