Hun Sen met en garde les étrangers contre toute ingérence
Alors que la condamnation de Kem Sokha a suscité une condamnation internationale, Hun Sen a déclaré qu’il ne tolérerait pas que des étrangers menacent la paix de son pays.
Alors qu’il présidait le 6 mars une cérémonie de remise de diplômes aux étudiants de l’Institut de la nouvelle génération khmère, Il a tenu les propos suivants recueillis par le Phnom Penh Post :
« Nous ne pardonnerons à personne, qu’il soit cambodgien ou étranger, qui utilise le prétexte de la démocratie ou des droits de l’homme pour mener des activités contre notre indépendance et notre souveraineté, car cela pourrait nous ramener à la guerre civile ».
Kem Sokha condamné à 27 ans de prison
Le Premier ministre n’a pas identifié les pays prétendument impliqués dans une quelconque révolution, mais ses remarques font suite à des déclarations publiées notamment par les États-Unis, la France et l’Australie, ainsi que par Human Rights Watch, exprimant leur consternation face à la condamnation de l’ancien président du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), Kem Sokha, accusé de conspiration avec des étrangers.
Kem Sokha, cofondateur du parti d’opposition Cambodia National Rescue Party (CNRP), a été condamné la semaine dernière à 27 ans de prison pour trahison. Il était accusé d’avoir ourdi un complot en collusion avec des entités internationales pour renverser le gouvernement de Hun Sen.
Evocation du coup d’état de Lon Nol
Le premier ministre a ensuite rappelé l’histoire du récente du Cambodge et le coup d’état du général Lon Nol qui a renversé le prince Norodom Sihanouk le 18 mars 1970.
« La guerre civile s’est poursuivie jusqu’à la chute du régime de Pol Pot, qui a fait près de trois millions de morts, et le Cambodge a dû attendre la fin de l’année 1998 pour mettre fin au conflit khméro-khmer et instaurer une paix totale à l’heure actuelle”.
« Les étrangers qui ont soutenu le coup d’État de Lon Nol pour renverser le prince Norodom Sihanouk en 1970 ont contribué à la guerre au Cambodge. Ils se sont érigés en démocratie, mais ils soutiennent un coup d’État militaire, ce qui est absurde« , a-t-il déclaré selon le Khmer Times
M. Hun Sen a exprimé l’espoir que les étrangers n’initieront pas une autre révolution de couleur au Cambodge pour détruire la paix et mener une guerre dans le pays. Il a déclaré que les pays qui ont soutenu le coup d’État de Lon Nol devraient réfléchir à leur action et ne pas recommencer.
Alors que des élections législatives se tiendront en juin, plusieurs personnalités de l’opposition ont été condamnées pour trahison en 2022, tandis que l’un des rares médias locaux indépendants du pays a été fermé le mois dernier.
Lepetitjournal.com – 7 mars 2023
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