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Cambodge : Le chef de l’opposition condamné sur la base de fausses accusations

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Les autorités devraient annuler le verdict prononcé dans l’affaire de «trahison» portée contre Kem Sokha.

Le Tribunal municipal de Phnom Penh, au Cambodge, a reconnu le chef de l’opposition politique Kem Sokha coupable de trahison et l’a condamné à une peine de 27 ans de prison ; le tribunal a aussi suspendu indéfiniment ses droits politiques, comme celui de voter ou de se présenter aux élections. Les autorités cambodgiennes devraient annuler cette condamnation politique et libérer Kem Sokha immédiatement et sans condition, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Kem Sokha est l’ancien président du principal parti d’opposition dissous, le Parti du sauvetage national du Cambodge (Cambodia National Rescue Party, CNRP). Depuis son arrestation en 2017, Sokha a fait l’objet de détention arbitraire, de mauvais traitements en détention et d’une interdiction de participer à toute activité politique.

« Il était évident dès le départ que les accusations portées contre Kem Sokha n’étaient rien d’autre qu’un stratagème politiquement motivé du Premier ministre Hun Sen pour écarter le principal chef de l’opposition cambodgienne, et éliminer le système démocratique du pays », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint pour l’Asie à Human Rights Watch. « Envoyer Kem Sokha en prison vise non seulement à détruire son parti politique, cela anéantit aussi tout espoir de voir des élections générales crédibles en juillet. »

Vers minuit le 3 septembre 2017, des membres de l’unité des gardes du corps personnels du Premier ministre Hun Sen, accompagnés d’une centaine de policiers armés de fusils d’assaut automatiques, ont arrêté Kem Sokha à son domicile de Phnom Penh. Un juge d’instruction l’a par la suite inculpé de trahison et « collusion avec des étrangers » en vertu de l’article 443 du code pénal cambodgien, un crime passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison.

Sokha et ses avocats ont nié toutes les accusations, affirmant que l’accusation portée contre lui était sans fondement et politiquement motivée. Les procureurs du gouvernement ont soutenu qu’il était impliqué dans un plan de collusion étrangère de longue date visant à renverser le gouvernement. Il a été immédiatement déchu de son immunité parlementaire au motif qu’il avait été pris en flagrant délit d’acte criminel immédiat ; pourtant, la principale preuve contre lui était une vidéo d’un discours qu’il avait prononcé en Australie en 2013, dans lequel il évoquait une campagne pacifique pour un changement démocratique au Cambodge.

Human Rights Watch – 3 mars 2023

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