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Bangladesh : rare visite d’une délégation birmane auprès de réfugiés rohingyas

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Des autorités birmanes ont rencontré mercredi 15 mars des réfugiés rohingyas au Bangladesh, un déplacement rare vu par Dacca comme une tentative de relancer un plan de rapatriement de cette minorité musulmane en Birmanie.

Selon Shamsud Douza, commissaire adjoint aux Réfugiés du Bangladesh, la délégation birmane de 17 membres conduite par un haut fonctionnaire du ministère de l’Immigration est arrivée dans la matinée dans la ville frontalière de Teknaf. Plus de 700 Rohingyas seront interrogés par la délégation pour évaluer la pertinence de leur retour en Birmanie, a indiqué un collègue de Shamsud Douza.

Une première depuis 2017

C’est «la première fois depuis 2017», année à partir de laquelle près de 750.000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh une répression militaire en Birmanie, «qu’une délégation birmane vient s’entretenir directement avec les réfugiés rohingyas en vue de leur rapatriement», a déclaré à l’AFP un haut responsable du ministère des Affaires étrangères du Bangladesh. «Nous nous attendons à ce qu’un rapatriement commence avant la mousson», a-t-il poursuivi sous couvert d’anonymat, en insistant sur le fait qu’aucun Rohingya ne serait renvoyé contre son gré.

Pour Ismat Ara, une Rohingya qui devait s’entretenir avec la délégation birmane, la sécurité des réfugiés doit être garantie avant tout retour en Birmanie. «S’ils assurent la sécurité de nos vies et si nous sommes reconnus comme citoyens, alors seulement nous rentrerons en Birmanie», a-t-elle souligné. Un porte-parole de la junte birmane a confirmé la visite d’une délégation à l’AFP mais n’a pas fourni de détails. Environ un million de Rohingyas vivent dans des camps insalubres de Cox’s Bazar au Bangladesh.

Enquête pour «actes de génocide»

La répression militaire de 2017 présentée par la Birmanie comme une opération visant des extrémistes armés fait l’objet d’une enquête pour «actes de génocide» devant la Cour internationale de Justice (CIJ). La fuite des Rohingyas a été accompagnée de meurtres, de viols et d’incendies de villages. Le Bangladesh et la Birmanie avaient signé un accord pour le rapatriement des réfugiés dès 2017, mais peu de progrès ont été réalisés depuis, abandonnant les Rohingyas à leur sort dans ces camps où ils ne sont pas autorisés à travailler et dépendent presque entièrement d’une maigre aide alimentaire pour survivre.

La Chine joue un rôle de médiateur entre les deux pays dans ce dossier du rapatriement et l’ambassadeur de Pékin à Dacca, Yao Wen, a assuré mardi à des journalistes qu’un rapatriement commencerait «très bientôt». Ce mois-ci, des diplomates chinois et bangladais ont effectué une tournée dans les zones frontalières birmanes afin d’examiner les préparatifs pour un retour des réfugiés, a déclaré cette semaine l’ambassade de Pékin en Birmanie.

Le Figaro avec Agence France Presse – 15 mars 2023

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