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La Thaïlande livre 3 combattants anti-Junte au Myanmar, les condamnant au pire

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Les parlementaires de l’ASEAN ont critiqué la récente décision de la Thaïlande de livrer trois combattants de l’opposition du Myanmar, dont l’un a été tué par balle.

« Depuis trop longtemps, les autorités thaïlandaises expulsent les demandeurs d’asile et les réfugiés vers le Myanmar, où ils sont persécutés ».

« Il s’agit d’une violation flagrante du droit, des normes et des principes internationaux en matière de droits de l’homme », a déclaré Mercy Barends, présidente des Parlementaires de l’ASEAN pour les droits de l’homme (APHR) et membre de la Chambre des représentants indonésienne, dans un communiqué.

Le 1er avril, trois membres de la Force de défense populaire anti-junte (PDF) ont cherché à obtenir des soins médicaux dans la ville frontalière de Mae Sot, dans la province de Tak, en face de Myawaddy, dans l’État de Kayin, mais au lieu d’être soignés, ils ont été arrêtés par des fonctionnaires thaïlandais au poste de contrôle de l’immigration.

Le 4 avril, ils ont été renvoyés de l’autre côté de la frontière à la force de garde-frontière Karen (BGF), un groupe de Karen alliée à la junte, où ils ont été capturés et transférés sous la garde des troupes de la junte.

Thiha, le commandant adjoint du bataillon Lion, et les combattants Htet Nay Win et Saw Phyo Lay auraient été tués en détention par la junte.

Ces informations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

On sait aussi que les militaires du Myanmar pratique la torture sur les prisonniers, surtout sur les combattants.

Plus tard, le porte-parole du Bataillon du Lion, Anyar Thar, a déclaré à Radio Free Asia que Saw Phyo Lay avait été blessé par balle alors qu’il tentait de s’enfuir lors de la remise des prisonniers et qu’il était décédé des suites de ses blessures.

On ignore où se trouvent les deux autres hommes.

« Lorsque les combattants du PDF ont appris qu’ils étaient remis au BGF, ils ont sauté du bateau qui les transportait », a-t-il ajouté.

« Les troupes des deux camps leur ont tiré dessus.

Saw Phyo Lay, qui était au bord de la mort en raison de ses blessures, a été menotté, remis dans le bateau et transporté vers la BGF.

Cela montre à quel point la BGF et les autorités thaïlandaises s’entendent bien ».

Le sort incertain des réfugiés du Myanmar en Thaïlande

Selon Anyar Thar, Thiha et Htet Nay Win ont été affectés au quartier général militaire régional du sud-est de la junte, dans la capitale de l’État Mon, Mawlamyine.

Le BGF s’est efforcé de protéger Shwe Kokko, une « zone économique spéciale » locale effectivement contrôlée par des gangs chinois et théâtre d’une guerre violente.

À la suite de ces violences, près de 10 000 personnes originaires du Myanmar, essentiellement des civils, ont franchi la frontière et sont hébergés dans des camps temporaires construits à la hâte dans la région de Mae Sot.

Avec l’apaisement des violences, les autorités locales de Mae Sot ont déclaré qu’environ 1 000 personnes étaient retournées volontairement dans leur pays d’origine.

Lors d’une perquisition dans certains bâtiments de Mae Sot en mars, les autorités thaïlandaises ont capturé 83 migrants illégaux du Myanmar et ont saisi des armes militaires et du matériel médical.

Il n’y a pas eu de mise à jour sur leur état de santé ni sur le fait que ce nombre comprenne des combattants.

« Bien que partageant une frontière de plus de 2 400 kilomètres avec le Myanmar, le gouvernement thaïlandais n’a pas été accueillant pour les réfugiés cherchant à fuir la violence brutale de l’armée du Myanmar », selon la déclaration de l’APHR.

« Les organisations de défense des droits de l’homme ont à plusieurs reprises reproché à la Thaïlande d’expulser les personnes qui traversent la frontière.

Les demandeurs d’asile du Myanmar en Thaïlande sont confrontés à une situation dangereuse similaire, car ils n’ont pas de protection juridique et craignent d’être expulsés à tout moment ».

Le gouvernement thaïlandais a officiellement adopté la Convention des Nations unies contre la torture au début de cette année, selon l’organisation.

« Il est clair que la remise de ces trois hommes entre les mains de la junte du Myanmar, qui n’a cessé d’arrêter arbitrairement, de torturer et, parfois, d’exécuter extrajudiciairement des dissidents, constitue une violation de cette convention ».

« Nous demandons instamment au gouvernement thaïlandais de donner la priorité à la protection des personnes qui fuient le conflit au Myanmar en les autorisant à entrer en Thaïlande en toute sécurité ».

« Les autorités thaïlandaises doivent immédiatement cesser d’expulser les citoyens du Myanmar qui courent de graves risques physiques entre les mains de la junte », a ajouté Mme Barends.

Toutelathailande.fr avec Chiang Rai Times – 13 avril 2023

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