Célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse au Cambodge
Aujourd’hui, à Phnom Penh, juste en face de l’ambassade de France où les journalistes étrangers se sont réfugiés en 1975 à l’arrivée des Khmers Rouges, s’est tenue une cérémonie de commémoration, organisée conjointement par l’Ambassade de France et par celle des Etats-Unis, dédiée à la mémoire de correspondants de guerre disparus au Cambodge entre 1970 et 1975, à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse.
Inauguré en 2013, le monument rectangulaire, d’abord installé face au Raffles, a été remisé dans un angle de la place située face à l’ambassade. Il rappelle les noms, inscrits dans une plaque de marbre noir, des 37 journalistes, photographes et caméramans tués ou portés disparus pendant la guerre. Pas moins de 11 nationalités y sont représentées, dont 8 français : Marc Filloux, Claude Arpin, Gilles Caron, Francis Bailly, René Puissesseau, Raymond Meyer, Guy Hannoteaux et Roger Colne.
En la présence des Ambassadeurs de France, des Etats-Unis et du Japon, la cérémonie a été le moment de rappeler la nécessité de garantir une presse libre et indépendante. Hang Samphors, une des représentantes de l’association Cambodian Women Journalists, a notamment pris le temps de rappeler que “ces dernières années, les restrictions de cette liberté et la fermeture de médias indépendants (comme VOD en février) se sont multipliés au Cambodge”. Aussi, il apparaît nécessaire pour elle “de continuer à promouvoir le droit de la presse, facteur indispensable d’une démocratie saine et fonctionnelle, tout particulièrement dans un contexte d’élection qui approche”.
Bien que tout le monde s’accorde à dire que cette liberté de presse, et par extension la liberté d’expression, sont nécessaires au développement de tout régime démocratique, l’Ambassadeur de France Jacques Pellet ne manque pas d’ajouter qu’il est tout aussi important de garantir une “liberté après expression”.
Si cette commémoration ravive, le temps d’une journée, le souvenir du sacrifice de ces jeunes reporters qui sont allés donner leur vie pour dévoiler la vérité, leur mémoire est, le reste de l’année, entretenue par ce simple monument, qui se tient maintenant à l’ombre d’un grand panneau publicitaire, qui en cache la vue depuis la route…
Lepetitjournal.com – 3 mai 2023
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