Laos : un jeune militant de premier plan assassiné dans un café
Un célèbre militant politique, administrateur d’une page Facebook qui publiait régulièrement des critiques sur le gouvernement laotien, a été abattu dans un café de la capitale Vientiane, le 29 avril. La scène de l’assassinat, qui a été diffusée en ligne par les médias d’État, a soulevé une vague d’émotion sur les réseaux sociaux et l’indignation des défenseurs des droits humains, qui exhortent les autorités laotiennes à ouvrir une enquête.
Dernière info : le militant laotien a survécu à l’attaque
Après l’attaque, il avait été déclaré mort par sa famille, mais des photos de Luangsuphom, apparemment bien en vie, ont été partagées sur les médias sociaux. Selon la Fondation Manushya, une ONG de défense des droits de l’homme, la décision de la famille de signaler la mort de Luangsuphom pourrait avoir été motivée par la volonté d’éviter des représailles ultérieures.
=====
Anousa « Jack » Luangsuphom n’avait que 25 ans. Il a été tué de sang-froid à bout portant d’une balle dans la tête et dans la poitrine. La scène, filmée par les caméras de sécurité d’un café dans le quartier de Chanthabuly, à Vientiane, s’est déroulée samedi 29 avril à 22h39.
Les images montrent le tireur, vêtu d’une chemise marron et d’une casquette noire, pénétrant une première fois brièvement pour identifier sa cible. Il utilise un mouchoir pour ouvrir la porte et ne pas laisser de traces, sort son arme de poing, entre à nouveau dans le café et tire, avant de prendre la fuite. La victime décèdera sur le chemin de l’hôpital.
Selon l’agence officielle, la police recherche des suspects, mais refuse de commenter l’enquête. Cet assassinat envoie, selon les ONG, un message très inquiétant sur la liberté d’expression au Laos. Une longue liste de critiques du gouvernement et de défenseurs des droits humains ou de l’environnement ont été pris pour cible ces dernières années et ont été victimes d’intimidation, d’attaques ou d’emprisonnement. Au moins dix affaires de disparitions de militants n’ont jamais été résolues.
Radio France Internationale – 4 mai 2023