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Birmanie : un haut gradé chinois rencontre la junte pour parler «coopération»

Un haut responsable des services de renseignement chinois s’est rendu en Birmanie pour discuter de «coopération» militaire avec la junte, ont rapporté ce mercredi les médias d’État birmans.

Isolée sur la scène internationale depuis le coup d’État de 2021, la Birmanie est le théâtre d’une répression violente de la junte envers ses opposants qui a déjà fait plus de 3500 morts, selon une ONG locale.

La Chine, qui n’a jamais condamné le putsch, est l’un des principaux alliés des généraux birmans et l’un de leurs principaux fournisseurs d’armes. Yang Yang a rencontré le numéro deux de la junte, Soe Win, pour discuter de la «coopération entre les deux armées», ont indiqué les médias d’État. Il s’agit de la première rencontre annoncée publiquement d’un gradé militaire chinois avec un responsable birman depuis le coup d’État du 1er février 2021.

Coopération

Le général de division Yang a été présenté comme le directeur général par intérim du bureau des renseignements du département de l’état-major interarmées de la commission militaire centrale. Les deux hommes ont également discuté de la «coopération en matière de paix, de tranquillité et de programmes de développement pour les zones frontalières» lors de la réunion de mardi, selon le Global New Light of Myanmar.

L’attaché de défense chinois était également présent à la réunion, selon le journal. Sur le site internet de l’ambassade de Chine au Pakistan, une page datant de mars 2022 décrit le Yang Yang comme un attaché de défense dans ce pays. D’après le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme en Birmanie, la junte a importé pour 267 millions de dollars d’armes chinoises, dont certaines d’entreprises publiques, depuis qu’elle a pris le pouvoir.

Nouvelles routes de la soie

L’une des «nouvelles routes de la soie», un vaste projet d’infrastructures voulu par Pékin, devrait passer par la nord de la Birmanie pour permettre de relier la province chinoise de Yunnan à l’océan Indien. Au début du mois, le ministre chinois des Affaires étrangères s’est rendu dans le pays pour rencontrer le chef de la junte, Min Aung Hlaing, devenant ainsi le plus haut responsable chinois à rencontrer le général en chef depuis le coup d’État. Lors de cette rencontre, Qin Gang a appelé la communauté internationale à «respecter la souveraineté de la Birmanie», selon une déclaration ultérieure du ministère chinois des Affaires étrangères.

Les diplomates de Pékin servent également de médiateurs entre la Birmanie et le Bangladesh dans le cadre d’un programme pilote visant à rapatrier les réfugiés rohingyas qui ont fui la répression militaire de 2017. Cette répression fait l’objet d’une enquête de l’ONU pour génocide.

Le Figaro avec Agence France Presse – 31 mai 2023

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