Les États-Unis rejette les allégations d’ingérence dans les élections thaïlandaises
Suite aux accusations de certains, l’ambassadeur des États-Unis a rejeté, le mardi 27 juin, les allégations d’ingérence dans les élections thaïlandaises.
L’ambassadeur des États-Unis en Thaïlande a rejeté les allégations d’ingérence américaine dans les récentes élections, estimant qu’il s’agissait d’un « mauvais service » rendu au peuple thaïlandais, et a déclaré que Washington ne soutenait aucun candidat ou parti politique.
Les allégations d’ingérence des États-Unis dans le scrutin du 14 mai se sont multipliées depuis que le parti d’opposition Move Forward (MFP) est arrivé en tête des suffrages et qu’un autre parti d’opposition est arrivé en deuxième position, laissant entrevoir la possibilité d’un nouveau gouvernement de coalition.
Le parti Move Forward est considéré comme plus pro-américain que le Premier ministre sortant, Prayut Chan-o-cha.
Le MFP est la résurrection du parti Futur Forward, qui a été dissout en février 2020, et l’ancien leader du parti, Thanathorn Juangroongruangkit, voulait remettre en question des contrats que la Thaïlande a conclus avec la Chine, comme celui du train à grande vitesse.
Dans une interview avec Nikkei Asia en novembre 2022, Thanathorn avait critiqué « l’étreinte étroite du Premier ministre Prayuth Chan-ocha à une Chine de plus en plus agressive », et déclaré qu’il était aux côtés du peuple taïwanais.
Même si Thanathorn a été condamné à une interdiction de 10 ans d’occuper un poste politique et de se présenter aux élections, il reste très certainement aux commandes, en arrière-plan, du parti Move Forward.
Cela fait-il de ce parti, dont la campagne s’est principalement déroulée sur les réseaux sociaux, celui qui se rapproche le plus des intérêts des États-Unis ?
Un petit groupe de personnes a même manifesté devant l’ambassade des États-Unis en avril, accusant Washington d’interférer dans les affaires politiques de la Thaïlande.
Lors d’une table ronde avec des dizaines de journalistes thaïlandais, l’ambassadeur Robert Godec, interrogé sur les rumeurs et les théories du complot, a déclaré qu’elles « ne rendent pas service aux dizaines de millions de personnes qui ont participé au processus politique en tant qu’électeurs, responsables électoraux ou observateurs des bureaux de vote ».
« Compte tenu des théories du complot persistantes et pernicieuses, permettez-moi d’être clair », a déclaré M. Godec :
« Nous rejetons catégoriquement les fausses rumeurs selon lesquelles les États-Unis auraient interféré dans les élections thaïlandaises. »
Le parti Move Forward a signé un accord avec sept autres partis sur une plate-forme commune qui, espèrent-ils, conduira à la formation d’un gouvernement de coalition en juillet.
Ce programme ne mentionne pas l’appel controversé du parti Move Forward en faveur de la modification d’une loi sévère interdisant de critiquer la monarchie du pays, une position qui a suscité l’ire des conservateurs thaïlandais.
Le chef du parti Move Forward, Pita Limjaroenrat, a laissé entendre mardi qu’il n’avait pas abandonné l’idée de modifier la loi dite de lèse-majesté, qui interdit de diffamer, d’insulter ou de menacer la monarchie thaïlandaise.
Toutefois, il a souligné que « l’amendement n’est pas la révocation » et qu’il maintiendrait le système de la monarchie constitutionnelle thaïlandaise, ont rapporté les médias thaïlandais.
Le programme commun des deux partis reprend cependant plusieurs des autres politiques fondamentales de Move Forward, telles que la rédaction d’une nouvelle constitution plus démocratique, l’adoption d’une loi sur le mariage homosexuel, la décentralisation du pouvoir administratif et l’abandon de la conscription militaire au profit d’un engagement volontaire « sauf lorsque le pays est en guerre ».
Il appelle également à des réformes de la police, de l’armée, de la fonction publique et de la justice, à l’abolition des monopoles commerciaux et au rétablissement des contrôles sur la production et la vente de marijuana après sa décriminalisation de facto mal exécutée l’année dernière.
Il n’est toutefois pas encore certain que la coalition sera en mesure de prendre le pouvoir.
Elle dispose d’une forte majorité à la chambre basse du pays, mais en vertu de la constitution rédigée par les militaires, le premier ministre est choisi par un vote conjoint de la chambre basse et du Sénat, dont les membres ont été nommés par le gouvernement militaire qui a suivi le coup d’État.
M. Godec a souligné que les États-Unis travaillaient déjà avec le gouvernement actuel depuis des années et que M. Prayuth s’était rendu à la Maison Blanche l’année dernière en compagnie d’autres dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
Il a également déclaré que Washington continuerait à travailler avec le gouvernement thaïlandais, quel qu’il soit.
« Les États-Unis n’ont pas de candidat préféré, nous n’avons pas de parti politique préféré en Thaïlande », a-t-il déclaré.
« Ce que nous faisons, c’est soutenir le processus démocratique.
C’est au peuple thaïlandais seul qu’il appartient de choisir le gouvernement. »
Toutelathailande.fr avec Stars and Stripes – 28 juin 2023
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