Birmanie : des garde-frontières font défection, l’armée riposte
Des combattants anti-coup d’État en Birmanie ont brièvement pris le contrôle de plusieurs postes-frontières dans l’est du pays avec le soutien de garde-frontières entrés en rébellion, déclenchant une vigoureuse reprise en main par l’armée, a rapporté jeudi un média d’État.
La Birmanie est le théâtre d’un violent conflit civil, qui a fait plus de 3000 morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers d’habitants, depuis le putsch le 1er février 2021 qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi.
Les combats opposent la junte aux Forces de défense du peuple (PDF), nouvelle opposition prodémocratie, qui se bat aux côtés et avec le soutien de groupes ethniques en lutte contre l’armée depuis des décennies.
L’État de Kayah (Est), frontalier de la Thaïlande, est l’un des bastions de la résistance à la junte, abritant des milliers de combattants des PDF.
Selon le journal officiel «Global New Light of Myanmar», cinq postes-frontières défendus par des gardes-frontières ont été la cible d’«attaques massives» par des combattants anti-junte entre le 13 et 19 juin.
Le personnel des postes frontières est composé de combattants issus de groupes ethniques locaux ralliés à l’armée en échange d’une forme d’autonomie.
Mais à Pantain, dans le sud-est de l’État de Kayah, les gardes «ont trahi l’État et l’armée en lançant une rébellion» en rejoignant les forces prodémocratie, selon le média officiel.
Le nombre de combattants ayant fait défection n’est pas précisé, mais l’article précise toutefois qu’ils ont emmené avec eux armes et munitions.
L’armée a repris le poste de Pantain le 17 juin, en ayant recours à des frappes aériennes et des tirs d’artillerie, poursuit le Global New Light of Myanmar. Un autre poste-frontière, à Sukpaing, a lui été repris le 27 juin.
L’armée a enregistré des pertes dans ses rangs, a ajouté l’article, sans en donner le nombre.
Agence France Presse – 29 juin 2023
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