Infos Thailande

En Thaïlande, le vote pour désigner un premier ministre reporté sine die

Print Friendly, PDF & Email

Le report de cette nouvelle tentative de sélection d’un nouveau premier ministre ajoute à l’incertitude croissante quant à la date de la mise en place d’un nouveau gouvernement, plus de deux mois après les élections générales dans le pays.

Le vote prévu jeudi au Parlement thaïlandais pour désigner un premier ministre après les deux échecs du candidat réformiste Pita Limjaroenrat, est reporté, a annoncé mardi 25 juillet le président de l’Assemblée nationale. « Nous devons annuler » le vote dans l’attente d’une décision de la Cour constitutionnelle concernant « Pita », a déclaré aux journalistes Wan Muhamad Noor Matha. Aucune nouvelle date n’est fixée pour l’heure.

Cette décision prolonge l’impasse politique dans laquelle se trouve actuellement le royaume. La Thaïlande n’a pas de premier ministre, plus de deux mois après des élections législatives qui ont porté en tête le parti réformiste Move Forward (MFP) de Pita Limjaroenrat, dont la candidature devant le Parlement a été rejetée par deux fois, en raison de l’opposition des sénateurs, nommés par l’armée.

La Cour constitutionnelle doit se prononcer sur une plainte transmise au médiateur – l’instance chargée de régler les conflits avec les services publics – par des partisans du MFP contestant la légalité du deuxième rejet. « Le médiateur a accepté de demander à la Cour constitutionnelle d’émettre des mesures temporaires pour retarder le processus de vote pour le premier ministre jusqu’à ce que la Cour se prononce », a déclaré Keirov Kritteeranon, secrétaire général du bureau du médiateur. « Si nous tenions la séance le 27 juillet, avant que la Cour n’ait statué, cela pourrait poser des problèmes », a affirmé le président de l’Assemblée.

MFP a remporté, à la surprise générale, le scrutin du 14 mai, fort du soutien d’une jeunesse avide de changements profonds dans la société thaïlandaise. Mais sa promesse de réformer la monarchie et de s’attaquer au pouvoir des élites a suscité une vive opposition de la part des conservateurs fidèles au roi et à l’armée.

« Je suis au courant du report de la session du Parlement », a déclaré Pita Limjaroenrat à la presse. « Il n’y a pas grand-chose que je puisse faire, si ce n’est retourner sur le terrain. (…) Les problèmes des gens sont toujours là. »

Agé de 42 ans, Pita Limjaroenrat a été suspendu de son mandat de député le jour même de sa deuxième tentative pour se faire élire premier ministre, en raison de soupçons d’irrégularités pendant sa campagne. Son parti avait alors décidé de laisser la place à son principal partenaire au sein de sa coalition pour désigner un nouveau candidat.

Ce parti, Pheu Thai, arrivé en deuxième position, est un poids lourd de la politique thaïlandaise, dirigé en sous-main par la famille Shinawatra, qui compte parmi ses membres deux anciens premiers ministres évincés par des coups d’Etat militaires en 2006 et en 2014.

Il n’a pas encore officiellement nommé son candidat au poste de premier ministre. Pour devenir chef du gouvernement, il faut obtenir une majorité des votes des députés et des sénateurs.

Le Monde avec Agence France Presse – 25 juillet 2023

Translate / Dịch

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant juste d'optimiser techniquement votre navigation. Plus d’informations

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant d'optimiser techniquement votre navigation. Aucune information sur votre utilisation de ce site ne sera partagée auprès de quelconques médias sociaux, de sociétés commerciales ou d'agences de publicité et d'analyse. Cliquer sur le bouton "Accepter", équivaut à votre consentement.

Fermer