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À partir d’aujourd’hui, Hun Manet est aux commandes du Cambodge

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Le 26 juillet dernier, Hun Sen a annoncé sa démission et fit de son fils aîné, le général Hun Manet, le nouveau Premier ministre du Cambodge. Après un parcours universitaire et militaire exemplaire, c’est au sein du cercle politique que Hun Manet doit désormais faire ses preuves.

Après plus de trois décennies à diriger le pays, Hun Sen, 70 ans, lègue à son fils la charge de conduire le Cambodge vers le développement économique et social. Du haut de ses 45 ans, Hun Manet, élu député le 23 juillet dernier, poursuit son implication politique en devenant dès aujourd’hui Premier ministre.  

Hun Manet est né du mariage de Hun Sen et Bun Rany à Koh Thmar, dans le district de Kampong Cham le 20 octobre 1977, durant la période des Khmers Rouges.

Un successeur surdiplômé à l’étranger

Avant de quitter le Cambodge pour étudier en Occident, Hun Manet a reçu une éducation dans la capitale cambodgienne. C’est en 1995 à 21 ans, alors qu’il entre dans les forces armées, que H qu’il quitte le pays pour les Etats-Unis. Durant 4 ans, il sera élève de l’Académie militaire de West Point et en sortira diplômé en 1999. Il est d’ailleurs le premier cambodgien à être reçu dans la prestigieuse université. Hun Manet ne s’est pas contenté de ce diplôme, et a obtenu en 2002 à l’Université de New York un master en économie puis en 2008 son doctorat à l’université anglaise de Bristol. Sa thèse portait sur le sujet suivant : «  Qu’est-ce qui détermine la répartition par taille des entreprises et leur intégration structurelle ».

Destiné à une carrière militaire, dès 2008, alors fraîchement diplômé, Hun Manet obtient un poste à responsabilités dans la Royal Combodian Armed Forces (RCAF). Il a été nommé commandant de la Royal Army. Et fut également directeur du département antiterroriste du ministère de la Défense, qui travaille étroitement avec les Américains. 5 ans après cette nomination, il obtient le grade de lieutenant-général. Enfin, le 20 avril dernier, Hun Manet a officiellement été promu du rang de général.

Son entrée dans le microcosme politique s’est faite doucement. Son père l’a progressivement introduit jusqu’à le désigner comme futur Premier ministre en 2018. Deux ans plus tard, c’est au sein du PPC qu’Hun Manet s’impose en obtenant un rôle majeur au sein du mouvement de la jeunesse du parti. Le parti approuve en 2021 la potentielle succession de Hun Manet au rôle de Premier ministre. Toutefois, ce n’est que le 23 juillet 2023 qu’il fait ses pas pour la première fois dans le gouvernement en devenant député.

Tel père, tel fils

Si Hun Manet se présente comme un homme studieux et méritant, il avance dans l’ombre de son père, l’un des dirigeants les plus anciens d’Asie du Sud-Est. Qui plus est, l’homme qui a rehaussé le pays après la période dramatique des Khmers Rouges. Surdiplômé et ayant prouvé ses compétences dans divers postes à hautes responsabilités, c’est avec confiance que Hun Sen transmet son poste de Premier ministre à son fils. Après 38 ans avec le même leader à la tête du pays, Hun Manet va devoir assurer la continuité du pays et sa stabilité, tout en renforçant sa confiance envers le peuple cambodgien. 

La question qui éveil la curiosité et le soupçon est celle de la capacité de Hun Manet à suivre avec précision les pas de son père. Nourri des idées occidentales libérales, le nouveau Premier ministre devra jongler entre la pérennisation du pouvoir établis par son père et la construction d’un pouvoir moderne, à son image. Du fait de ses études à l’étranger, Hun Manet a permis au Cambodge d’entretenir des meilleurs rapports avec les pays occidentaux, notamment avec Washington. La promotion des études à l’étranger est depuis active dans le pays.

Une tutelle paternelle à prévoir ?

Néanmoins, malgré le vent de fraîcheur, le leader de 45 ans reste le fils de Hun Sen. Pour Carlyle Thayer, professeur émérite de politique à l’université d’Australie, « Hun Manet serait comparable aux fils du colonel libyen Mouammar Kadhafi et du nord-coréen Kim Jong-il, qui n’ont montré aucun signe de s’écarter des voies autoritaires de leurs pères ». Si pour Hun Sen il «  est temps de transférer à la prochaine génération » le pouvoir, il convient de se demander dans quelle mesure il sera en capacité de le céder. Il le tient d’une main ferme depuis 1985.

Pour certains spécialistes, l’implication progressive de Hun Manet en politique pourrait être analysée comme une stratégie pour gagner le soutien des élites. Le visage du Premier ministre change, mais l’essence du pouvoir reste entre les mains de la famille Hun. Malgré une succession dynastique apparente, Hun Sen ne sera pas loin et gardera un œil sur le pays. D’autant plus qu’il reste président du PPC. L’aura de Hun Sen et de son parti semble vouloir se maintenir malgré le changement de Premier ministre.

Lepetitjournal.com – 2 août 2023

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