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La révolution d’Août au Vietnam : que s’est-il passé ce jour du 19 août 1945 ?

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Tous les 19 août, le Vietnam commémore « La Révolution d’août 1945 ». A Hanoï, la place de l’Opéra, qui en a été le principal théâtre, en porte désormais le nom. Que s’est-il donc passé, en cet été 1945, au Vietnam, alors que tous les regards étaient tournés vers Hiroshima et Nagasaki et que le monde entier célébrait la fin de la Seconde guerre mondiale ?

Cette Seconde guerre mondiale, le Vietnam l’aura vécue de façon singulière. Mais pour comprendre le déroulé des évènements, il faut remonter à mai 1940.

La France, puissance coloniale, est vaincue militairement. Dès lors, l’Indochine (dont le Vietnam est, avec le Laos et le Cambodge, l’une des principales composantes) se retrouve isolée de la métropole, seule dans une région du monde où les Japonais sont conquérants.

L’Indochine affaiblie devant le Japon

Dès septembre, ceux-ci imposent à l’amiral Decoux, alors gouverneur général de l’Indochine française, leur présence militaire. Il faut bien comprendre que le commandement nippon n’a alors ni le désir, ni les moyens d’assurer lui-même l’administration d’un pays qu’il considère comme une base arrière pour ses offensives contre les Philippines, la Malaisie ou la Birmanie.

Mais il faut bien comprendre aussi que le Japon veut « rendre l’Asie aux Asiatiques ». Dès lors, l’Indochine, et plus particulièrement le Vietnam, connaît une poussée de fièvre nationaliste, encouragée en sous-main par la redoutable Kempetaï, la police secrète japonaise.

Dans les villes, l’agitation prend de l’ampleur. Le Parti communiste indochinois, créé en Chine par Nguyen Ai Quoc, le futur Ho Chi Minh, est particulièrement actif. En 1941, il crée la ligue Viet Minh, qui en principe regroupe tous les nationalistes. Dans le Viet Bac, les montagnes du Nord, un certain Vo Nguyen Giap, ancien professeur d’Histoire reconverti en chef de guerre, constitue les embryons de ce qui deviendra l’armée populaire du Vietnam.

Pendant ce temps-là, Français et Japonais se livrent à un jeu de dupes, les premiers étant convaincus que les seconds devront plier bagage un beau jour et qu’il suffit d’attendre patiemment ce jour-là pour que tout redevienne comme avant.

Sauf que les Japonais, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. S’il devient clair, au début de l’année 1945, qu’ils vont devoir effectivement partir, rien ne laisse présager les évènements du 9 mars.

En une nuit, tout bascule

Ce jour-là, en un coup de force magistral et spectaculaire, les japonais éliminent toute présence française en Indochine.

Au matin du 10 mars, l’Indochine se réveille libérée : tous les militaires français, ou presque, sont incarcérés. Les Japonais ont réussi militairement, en une nuit, à faire ce que les indépendantistes vietnamiens avaient vainement tenté de faire depuis des décennies.

Pour le Viet Minh, il y a là une occasion à saisir, d’autant que les services secrets américains de l’OSS lui parachutent de l’armement : de quoi équiper 5.000 guérilleros ! Dans le pays, la confusion est à son comble, et très vite, il devient clair que le pouvoir ira à qui saura s’en emparer.

Depuis le 4 mai 1945, Ho Chi Minh vit à Tran Dao, un petit village situé à l’est de Tuyen Quang. C’est là qu’il reçoit la nouvelle des bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki.

Il faut alors faire vite. Dès le 13 août, le Parti communiste Indochinois et le directoire du Viet Minh créent un comité d’insurrection nationale présidé par Truong Chinh qui crée lui-même un comité de libération nationale de 5 membres, dont 4 sont des membres du Parti.  

Le 15, l’empereur du Japon, Hiro Hito, annonce la capitulation de son pays. Où qu’ils se trouvent, les soldats japonais doivent rendre les armes.

Les hommes de Ho Chi Minh font leur entrée

A Hanoï, les indépendantistes sont chauffés à blanc. Ils commencent à prendre le contrôle de la ville, sous l’œil bienveillant des soldats japonais, qui sous censés garantir l’ordre et la sécurité, mais qui en réalité, laissent faire.

C’est le 19 que la tension atteint son paroxysme. Une grande manifestation orchestrée par le Viet Minh se solde par la prise du palais du gouverneur du Tonkin. A tête d’une foule de 20.000 à 25.000 personnes, les indépendantistes s’emparent de la plupart des bâtiments publics. Les Français, eux, se terrent.

Le 22, Ho Chi Minh arrive à Hanoï. Il forme aussitôt un gouvernement provisoire et s’attelle à la rédaction d’une proclamation d’indépendance. Dans la foulée, il somme l’empereur Bao Daï d’abdiquer, ce qui sera fait le 25.

Le 26, c’est au tour de Vo Nguyen Giap, de faire son entrée à Hanoï, à la tête de son armée.

Le 29, Ho Chi Minh fait une première apparition publique.

Quelques jours plus tard, le 2 septembre, il proclame l’indépendance et la naissance de la république démocratique du Vietnam.

Lepetitjournal.com – 19 août 2023

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