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Préserver la culture chame au Cambodge

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La minorité chame est un groupe ethnique présent au Cambodge. Leb Ke est l’un de ceux qui luttent pour que soit mis en lumière la richesse de leur passé, notamment artistique.

Leb Ke est un expert et un défenseur de la culture chame. Après avoir terminé sa maîtrise sur la phonétique et la phonologie de la langue chame occidentale à l’université royale de Phnom Penh, il est parti préparer un doctorat à l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris.

Leb Ke est né dans le district de Kampong Tralach, dans la province de Kampong Chhnang.  En plus d’être l’un des fondateurs de la police chame, il est chercheur en linguistique austronésienne et en culture cham au Cambodge. A 43 ans, il a également travaillé sur plusieurs publications, notamment des manuels scolaires et des contes populaires chams. Il cherche à transmettre sa passion aux prochaines générations. C’est pourquoi, il a créé un programme d’études centré sur le cham.

Un désintérêt pour la culture chame au Cambodge ?

L’un des plus gros freins à la pérennité de la culture chame est le désintérêt des personnes à son égard. « Peu s’intéressent aux poèmes chams » précise Leb Ke. Son objectif est donc de maintenir en vie l’art cham, notamment la poésie. Pour cela, il transmet son savoir aux générations suivantes, et fait activement des recherches.  

Il y a deux poèmes, Tampor et Kok Vang,  qu’il trouve particulièrement fascinants, notamment parce que, selon lui, les écrivains et les poètes d’aujourd’hui n’ont pas été capables d’écrire aussi bien. Ils racontent l’histoire d’un homme et d’une femme célibataires qui se confessent leurs sentiments au fil des jours, ils expriment leur amour et leur attachement l’un à l’autre .

En plus de les rééditer pour le public cham, il les a traduits en khmer, car « [il] espère que les Khmers aussi pourront les apprécier ». Leb Ke précise que ces poèmes ont à l’origine été écrits en arabe. Pour les rendre accessibles à ceux qui parlent le cham, un travail de traduction a été fait par  une équipe composée de personnes du Cambodge et de l’étranger.

La préservation des poèmes chams au Cambodge nécessite davantage de travail

Leb Ke pense que les chercheurs devraient s’intéresser davantage à l’histoire et la culture du peuple cham. En ce qui concerne la poésie, personne n’a jusqu’à présent effectué de recherches, il est le premier.

Je ne sais pas si c’est parce qu’ils ne connaissent pas les poèmes [mais les chercheurs] n’ont jamais travaillé dessus. En ce qui concerne la conservation de la culture chame, il y a encore beaucoup de travail à faire, en particulier de la part du gouvernement et des établissements d’enseignement ». a déclaré Leb Ke.

Le gouvernement devrait créer un département chargé de collecter et d’archiver tous les documents relatifs à la communauté cham et aux autres groupes minoritaires. Et ce département devrait être placé sous la juridiction du gouvernement ou du ministère de l’éducation plutôt que sous celle du ministère des cultes et de la religion » poursuit-il.

Selon Leb Ke, la recherche profiterait non seulement à la communauté chame, mais aussi à la communauté cambodgienne dans son ensemble, compte tenu de leur relation à long terme.

Le Cambodge est un pays caractérisé par la diversité et la richesse de ses cultures. L’étude de la culture chame fait donc également partie du Cambodge, car les communautés cham et cambodgienne entretiennent des relations – une histoire amère et une amitié étroite – depuis des siècles » soutient-il.

Lepetitjournal.com avec Cambodianess – 25 août 2023

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