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Birmanie : la junte signe un accord de coopération électorale avec Moscou

La Russie est une alliée précieuse pour la junte qui a pris le pouvoir par un coup d’État en 2021, lui fournissant des armes et un soutien diplomatique.

La Birmanie a signé un accord de «coopération en matière d’activités électorales» avec la Russie, ont rapporté mercredi 13 septembre les médias d’État. Moscou est un allié précieux pour la junte qui a pris le pouvoir dans ce pays d’Asie du Sud-Est par un coup d’État en 2021, lui fournissant des armes et un soutien diplomatique.

La junte a promis l’organisation d’un scrutin national mais, en difficulté sur le terrain face à une résistance grandissante, elle a repoussé l’échéance plusieurs fois. Des élections seront probablement organisées en 2025, avaient expliqué début septembre sous couvert de l’anonymat deux responsables de partis approuvés par le pouvoir militaire, cités par l’AFP.

Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a rencontré le président russe Vladimir Poutine l’année dernière lors de l’un de ses nombreux voyages en Russie depuis sa prise de pouvoir, et l’armée birmane a qualifié de «justifiée» l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

«Protocole d’accord pour la coopération dans les activités électorales»

Des responsables de la commission électorale formée par la junte ont signé un «protocole d’accord pour la coopération dans les activités électorales» avec leurs homologues russes lors d’une récente visite en Russie, a rapporté le média d’Etat Global New Light of Myanmar.

La délégation «a également étudié les méthodes électorales russes, les conditions d’organisation des élections et les procédures de campagne», selon le journal. Moscou a invité la junte à observer l’élection présidentielle prévue au printemps, un scrutin qui devrait maintenir Vladimir Poutine au pouvoir jusqu’en 2030 au moins, alors que nombre de ses opposants sont en prison ou en exil.

À l’époque de leur putsch, en février 2021, les généraux avaient mis en avant des accusations contestées de fraudes électorales généralisées aux élections remportées en novembre 2020 par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi.

«Simulacre»

Les observateurs internationaux avaient pour leur part déclaré qu’elles avaient été largement libres et équitables. Le putsch a refermé une parenthèse de dix ans d’expérience démocratique et plongé la Birmanie dans le chaos. Les États-Unis ont déclaré que toute élection sous le régime militaire serait un «simulacre», tandis que la Russie a fait savoir qu’elle soutenait le projet de scrutin.

En mars, la commission électorale a dissous la LND pour ne pas s’être réinscrite conformément à une nouvelle loi électorale stricte rédigée par les militaires.

Le coup d’État a mis fin à dix ans d’expérience démocratique et a plongé le pays dans la tourmente. Les combats entre l’armée et ses opposants ont provoqué le déplacement de près de deux millions de personnes, selon les Nations unies.

Le Figaro avec Agence France Presse – 13 septembre 2023

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