Birmanie : la junte ordonne des frappes aériennes pour récupérer des positions perdues
La junte au pouvoir en Birmanie a ordonné des frappes aériennes contre des positions des rebelles alors qu’elle tente de récupérer des avant-postes perdus près de la frontière chinoise, a indiqué l’armée.
Le renversement du gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi lors d’un coup d’État en 2021 a déclenché une réaction violente et la junte militaire affronte désormais ses opposants dans de vastes régions du pays. L’Armée d’indépendance kachin (KIA), groupe rebelle contrôlant des territoires dans l’État Kachin, a attaqué jeudi des positions militaires birmanes autour du district de Muse, dans le nord de l’État de Shan, et vendredi près de la ville isolée de Laiza, dans l’État de Kachin.
L’armée birmane a été contrainte de battre en retraite vendredi après-midi et a ordonné ensuite des frappes aériennes ainsi que l’envoi de renforts de troupes, a indiqué la junte dans un communiqué peu avant minuit vendredi. La KIA a confirmé samedi que l’armée avait riposté avec des frappes aériennes et des tirs d’artillerie.
Multiples attaques contre des civils
« Nous avons saisi beaucoup d’armes et d’autres équipements militaires », a déclaré à l’AFP le colonel Naw Bu de la KIA. La KIA contrôle une grande partie de l’État Kachin à majorité chrétienne et affronte l’armée birmane depuis des décennies. La région a connu d’intenses combats depuis le coup d’État.
Muse se trouve sur l’itinéraire d’un projet de liaison ferroviaire à grande vitesse de 8,9 milliards de dollars entre la province chinoise enclavée du Yunnan et la côte ouest de la Birmanie, un élément clé de l’initiative « la Ceinture et la Route » de Pékin. La junte a été accusée d’avoir mené de multiples attaques sanglantes contre des civils alors qu’elle lutte pour écraser la résistance après son coup d’État de 2021.
Près de 30 personnes ont été tuées et des dizaines ont été blessées en octobre après une frappe contre un camp de personnes déplacées près de Laiza. Amnesty International a affirmé que l’attaque meurtrière contre le camp était probablement le résultat de l’utilisation par l’armée birmane d’une grosse bombe aérienne non guidée, tandis que la junte a assuré qu’il s’agissait de l’explosion d’un entrepôt où étaient stockées des bombes appartenant aux rebelles.
Radio France Internationale avec Agence France Presse – 21 octobre 2023