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Combats en Birmanie : le pays menacé d’éclatement, selon le président soutenu par la junte

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La Birmanie risque l’éclatement si l’armée ne parvient pas à éteindre l’offensive de groupes ethniques minoritaires dans le Nord du pays, à la frontière avec la Chine, a déclaré le président soutenu par la junte, cité par un média d’Etat jeudi.

Les affrontements, qui ont éclaté fin octobre dans le Nord de l’Etat Shan (Nord), représentent une menace militaire d’une ampleur inédite depuis le coup d’Etat de 2021 pour les généraux, selon des analystes.

“Si le gouvernement ne gère pas efficacement les incidents en cours dans la région frontalière, le pays sera divisé en plusieurs parties”, a averti Myint Swe, d’après le journal Global New Light of Myanmar (GNLM).

“Le sacrifice de vies est nécessaire pour rétablir la stabilité”, a poursuivi le dirigeant, qui s’est exprimé mercredi durant une réunion de responsables de la sécurité et de la défense, à laquelle assistait le chef de la junte, Min Aung Hlaing.

Myint Swe, vice-président durant une partie de la parenthèse démocratique incarnée par la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991 et aujourd’hui détenue, occupe une fonction principalement symbolique, dans un système aux mains de l’armée.

La junte avait promis la semaine dernière des “contre-attaques” dans l’Etat Shan, où les violences ont provoqué le déplacement d’au moins 23.000 personnes selon les Nations unies.

L’alliance formée par l’Armée de libération nationale Taaung (TNLA), l’Armée d’Arakan (AA) et l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA) a annoncé avoir pris le contrôle de dizaines de postes de contrôle militaire, ainsi que de routes.

La junte a admis la semaine dernière avoir perdu la ville frontalière de Chinshwehaw, stratégique pour les échanges avec la Chine qui est le principal partenaire commercial de la Birmanie.

Depuis, les militaires n’ont fait aucun commentaire sur l’état des combats.

Les régions frontalières de la Birmanie sont le théâtre depuis plusieurs décennies d’affrontements entre l’armée et des groupes ethniques pour le contrôle des richesses naturelles et des ressources liées à des trafics allant de la drogue aux casinos en passant par les arnaques en ligne, sur fond de revendications d’autonomie politique.

Victimes chinoises

Certains mouvements ethniques ont également contribué à entraîner et équiper des groupes armés d’opposants, les Forces de défense du peuple (People’s Defence Forces, PDF), qui se sont formés à la suite du coup d’Etat.

Ces derniers jours, ces groupes d’opposants ont “mis le feu à des bâtiments du gouvernement, à des routes et des ponts” dans plusieurs villages de la région de Sagaing (Nord), a appris la réunion de responsables des forces de sécurité, selon le GNLM.

La région de Sagaing, dominée par l’ethnie majoritaire Bamar et réputée pour être un réservoir de soldats pour l’armée, est devenue un bastion de la résistance à la junte.

Des dizaines de groupes de PDF sont actifs dans cette province, où l’armée est accusée de brûler des villages et massacrer les habitants.

En début de semaine, plusieurs groupes armés d’opposants politiques ont annoncé la prise de la ville de Kawlin, dans le Nord de la région de Sagaing.

L’AFP n’a pas réussi à vérifier leurs revendications, l’armée ayant coupé l’accès au réseau téléphonique et à internet aux habitants de la ville.

La Chine a confirmé mardi l’existence de plusieurs victimes chinoises lors des affrontements en Birmanie, sans préciser si celles-ci ont été tuées ou blessées, ni l’endroit où elles ont été touchées.

Un média local birman a indiqué samedi qu’une personne de nationalité chinoise avait été tuée et deux autres blessées, au cours d’un bombardement attribué à la junte dans la ville frontalière de Laiza, qui abrite le siège de l’Armée de l’indépendance Kachin (KIA), un important groupe armé ethnique.

Pékin, qui fournit des armes à la junte, a exhorté la Birmanie à “coopérer” pour assurer la stabilité de leur frontière commune.

Agence France Presse – 9 novembre 2023

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