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Des groupes rebelles au Myanmar sur le point de renverser la dictature

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Une alliance de milices de minorités ethniques du Myanmar a réaffirmé le mercredi 13 décembre sa détermination à vaincre la « dictature ».

La junte des généraux du Myanmar qui a été activement soutenue par la France et la compagnie pétrolière Total depuis les années 90, n’a jamais été aussi près de s’effondrer.

Même lorsque le pays était dirigé par Aung San Suu Kyi, il restait sous le contrôle des généraux qui ont provoqué un coup d’État après les dernières élections en 2021, car la dirigeante de la Ligue Nationale pour la démocratie (LND) allait enfin pouvoir gouverner le pays sans leur influence.

Bien que Total ait officiellement mis fin à ses activités dans le pays après le dernier coup d’État (c’était le principal soutient financier des généraux), les opposants à la junte ont reproché dernièrement à la France d’avoir financé une conférence en présence de représentants du régime.

En effet, lors d’un séminaire organisé par la France et l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), entre le mercredi 6 et le jeudi 7 décembre, réunissant chercheurs et diplomates dans un hôtel de luxe proche de Bali, des représentants de la junte birmane avaient été invités.

Suite à cela, Yadanar Maung, la porte-parole de l’ONG Justice for Myanmar, a déclaré :

« Il est préoccupant de voir que la France offre légitimité et soutien à la junte en lui permettant d’envoyer des représentants à ce séminaire ».

La junte du Myanmar en mauvaise posture

Depuis fin octobre, avec semble-t-il l’aval de la Chine qui avait la possibilité d’empêcher les combats, des groupes de différentes minorités ethniques se sont alliés pour combattre la junte.

Ils ont lancé des attaques et conquis de nombreux territoires, libérés des personnes qui étaient prisonnières des centres d’appels tenus par des mafias chinoises (ce que voulait la Chine) et ne cessent de gagner du terrain.

Les combats se sont intensifiés au cours des dernières semaines, l’Alliance des trois confréries menant des attaques coordonnées contre des sites militaires du Myanmar dans le nord du pays.

Cet assaut a incité les autres milices pro-démocratiques à lancer des attaques similaires dans d’autres zones du pays, plaçant la junte face à son plus grand défi sur le champ de bataille depuis le coup d’État de 2021.

« Des progrès significatifs ont été réalisés », a déclaré l’Alliance des trois confréries sur les médias sociaux.

« Notre engagement reste fort avec l’ensemble de la population du Myanmar ».

Suite aux combats, la Chine a invité les parties en conflits à engager des pourparlers.

L’armée birmane a annoncé lundi qu’elle avait rencontré les rebelles et d’autres parties au conflit, et qu’une autre série de discussions était prévue jusqu’à la fin du mois.

Aucune autre information n’a été communiquée.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré mardi qu’il se réjouissait que les parties au conflit du Myanmar mènent des négociations de paix et qu’il était prêt à fournir une aide supplémentaire.

Mercredi, ni les factions insurgées ni la junte n’étaient disponibles pour un commentaire.

Les combats, qui se sont principalement déroulés dans le nord de l’État Shan, ont suscité l’inquiétude de la Chine, qui estime à 300 000 le nombre de personnes touchées depuis le début de l’attaque des rebelles, le 27 octobre.

Selon les Nations unies, plus de deux millions de personnes ont été déplacées depuis le coup d’État.

Crise énergétique au Myanmar

Les réserves de gaz naturel du Myanmar, source vitale d’argent pour le Conseil d’administration de l’État (SAC) au pouvoir, devraient diminuer considérablement dans les années à venir, ce qui représente un énorme danger pour les généraux qui tentent déjà de maîtriser la résistance à leur régime.

Selon la Banque mondiale, les importations mensuelles d’électricité de la Chine vers le Myanmar ont plus que doublé cette année, et les dirigeants militaires du pays, après le coup d’État, poursuivent les négociations sur l’interconnexion des réseaux avec Pékin et Vientiane.

Les récentes offensives menées par des groupes rebelles ont aggravé la situation énergétique difficile de la SAC.

Les organisations de résistance ethnique du nord de l’État Shan, qui travaillent en tandem avec des coalitions anti-coup d’État dans tout le pays, ont chassé les militaires de vastes zones et pris le contrôle des postes-frontières et des routes qui assurent la majeure partie du commerce frontalier avec la Chine.

Selon diverses sources à Yangon, le général Min Aung Hlaing et ses forces ont réagi en stockant des importations de diesel pour soutenir les opérations militaires, aggravant ainsi les pénuries d’électricité existantes et plongeant le pays dans une crise du carburant de plus en plus grave.

Certaines stations-service de Yangon, au Myanmar, sont en rupture de stock, tandis que des consommateurs font la queue jusque tard dans la nuit, selon un commerçant de ce centre commercial.

« Depuis le coup d’État, le coût de l’électricité a été multiplié par huit ou dix.

Nous avons besoin de générateurs et le prix de l’essence est monté en flèche », a déclaré un commerçant qui n’a pas souhaité être identifié pour des raisons de sécurité à des journalistes d’Al Jazeera.

« Ni l’armée ni les stations-service n’ont de contrôle sur ce qui se passe.

Le régime du Myanmar semble ne pas se rendre compte des conséquences d’une telle pénurie sur l’économie », a-t-il poursuivi.

Toutelathailande.fr avec Chiang Rai Times et Le Monde

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