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Une rencontre «inacceptable» entre l’Australie et la junte militaire birmane, selon Human Rights Watch

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Human Rights Watch a dénoncé jeudi 7 avril une rencontre entre l’ambassadeur australien et le chef de la junte militaire du Myanmar, estimant qu’elle «crédibilisait» un régime accusé de crimes de guerre.

L’ambassadeur sortant d’Australie, Andrea Faulkner, a rencontré le chef de la junte, Min Aung Hlaing, à Naypyidaw, la capitale de la Birmanie, mercredi. Selon le média d’État Global New Light of Myanmar, les deux hommes ont discuté un «renforcement» de leur «coopération dans divers secteurs».

Katrina Cooper, du ministère australien des Affaires étrangères, a déclaré que l’ambassadeur avait profité de la réunion pour réitérer ses appels à la Birmanie de cesser la violence et de libérer les détenus – majoritairement des opposants à la junte. «Cette rencontre n’est pas seulement profondément inacceptable, mais elle sape les efforts des autres gouvernements pour isoler le commandant militaire impliqué dans de graves abus», a affirmé Manny Maung, chercheuse à Human Rights Watch sur la Birmanie. «En prenant des photos et en acceptant des cadeaux, l’Australie ne sert qu’à donner de la crédibilité à une junte militaire accusée d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité contre sa propre population.»

Sept autres réunions avec la junte

Depuis qu’un coup d’État militaire a renversé l’administration d’Aung San Suu Kyi l’année dernière, la Birmanie est de plus en plus isolée à l’international, les gouvernements urgeant le pays à mettre fin à la répression meurtrière des manifestations démocratiques contre la junte militaire. «Le gouvernement australien ne considère pas que la réunion sortante légitime le régime actuel», a déclaré de son côté Mme Cooper à une commission du Sénat à Canberra. Manny Maung a exhorté l’Australie à «s’aligner sur ses alliés traditionnels» en évitant de nouvelles réunions de haut niveau avec la junte et en imposant immédiatement des sanctions.

Les responsables australiens ont fait état de sept autres réunions et appels téléphoniques avec la junte depuis le coup d’État, mais ont assuré qu’aucun secteur du pays ne s’engageait avec le régime. L’Australie a par ailleurs maintes fois demandé la «libération immédiate» de l’économiste Sean Turnell, conseiller de la dirigeante civile Aung San Suu Kyi, détenu par la junte militaire birmane depuis un an. Le pays du sud-est asiatique a sombré dans le chaos depuis le coup d’État du 1er février 2021 qui a renversé Aung San Suu Kyi et mis fin à une fragile parenthèse démocratique de 10 ans.

Le Figaro avec Agence France Presse – 7 avril 2022

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