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En Birmanie, des combattants de minorités ethniques annoncent avoir pris la ville de Namhsan

Malgré le cessez-le-feu obtenu par la médiation chinoise, des combats font rage à la proximité de la frontière sino-birmane depuis la fin d’octobre.

Des combattants de minorités ethniques opposés à la junte au pouvoir en Birmanie ont annoncé, samedi 16 décembre, avoir pris la ville de Namhsan, dans le nord du pays, au surlendemain de l’annonce par la Chine d’un cessez-le-feu obtenu grâce à sa médiation.

Les combats font rage à la proximité de la frontière sino-birmane depuis que, à la fin d’octobre, l’Armée de l’Arakan (AA), l’Armée de l’Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA) et l’Armée nationale de libération de Ta’ang (TNLA) ont lancé une offensive commune contre le pouvoir militaire central.

La prise de positions militaires et de points frontaliers vitaux pour le commerce avec la Chine par cette alliance constitue, selon des analystes, le plus grand défi militaire posé à la junte depuis sa prise du pouvoir, en 2021, par le renversement du gouvernement élu démocratiquement d’Aung San Suu Kyi.

Jeudi, Pékin a annoncé un cessez-le-feu entre l’alliance des trois groupes et l’armée birmane. La TNLA a annoncé la prise de Namhsan vendredi après le lancement d’une attaque dans la région voilà plus de deux semaines.

Sept villes prises à l’armée depuis la fin d’octobre

« Nous avons pris la ville », a déclaré à l’Agence-France Presse le général de brigade Tar Bone Kyaw, et la TNLA a mis en ligne sur Facebook des images vidéo montrant des responsables du groupe en visite dans la ville et s’adressant à des soldats de la junte faits prisonniers.

Un porte-parole de l’armée birmane, le général de brigade Zaw Min Tun, a déclaré vendredi à la télévision d’Etat MRTV que les combats se poursuivaient autour de Namhsan.

Selon le général de brigade de la TNLA Tar Bhone Kyaw, l’armée birmane a également perdu un corridor commercial d’importance à Muse (Etat Shan), à la frontière avec la Chine.

Au total, l’alliance des trois groupes ethniques affirme avoir pris 422 bases et 7 villes à l’armée birmane depuis le 27 octobre. Leur offensive a galvanisé d’autres opposants à la junte et des affrontements se sont produits également dans l’est et l’ouest du pays. Plus d’un demi-million de personnes ont été obligées de fuir leur maison, selon les Nations unies.

Le Monde avec Agence France Presse – 16 décembre 2023

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