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Birmanie : un cessez-le-feu suspend les âpres combats entre la junte et des minorités alliées

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Sous l’égide des Chinois, un cessez-le-feu vient d’être signé entre l’armée birmane et une coalition de rebelles, afin de mettre fin à des combats qui se déroulaient depuis le mois d’octobre 2023. Les affrontements avaient lieu dans une région riche en minerais et proche de la Chine.

Depuis octobre 2023, des groupes rebelles se sont insurgés contre l’armée au pouvoir, et se sont unis au sein de “l’Alliance de la Fraternité”, qui représente des minorités ethniques. Cette Alliance a lancé une vaste offensive en octobre dans le nord-est de la Birmanie, près de la frontière avec la Chine. Le conflit s’est étendu à plusieurs Etats, et s’opposait aux positions de l’armée birmane, qui avait renversé le gouvernement démocratiquement élu en 2021. Ce putsch avait notamment conduit à l’arrestation de la Première ministre Aung San Suu Kyi.

Harassées depuis le mois d’octobre, les forces birmanes étaient de plus en plus dépassées, pour ne pas dire asphyxiées, par cette résistance armée. La semaine dernière, les groupes rebelles ont repris la ville de Laukkai, dans l’État shan, à la frontière chinoise. La perte de cette ville, qui est une importante capitale régionale, a été un camouflet pour l’armée birmane. Six généraux ont même dû négocier leur reddition. Cette défaite marque un tournant dans cette guerre civile et a donc conduit à cet accord.

La médiation de la Chine pour des raisons économiques

Le cessez-le-feu a été signé par la Chine et en Chine, qui partage une importante frontière avec la Birmanie. L’intérêt de Pékin est avant tout économique, car le conflit dans le nord-est de la Birmanie a tari les échanges entre les deux pays. Les pertes financières seraient énormes. La Chine avait par ailleurs exprimé son mécontentement après que des combats ont débordé sur son territoire.

Désireuse d’arracher un accord de paix, la Chine a donc proposé de jouer les médiateurs. Elle est l’un des rares pays, avec la Russie, à soutenir la junte birmane, à laquelle elle fournit des armes, mais elle entretient aussi des relations avec des groupes ethniques opposés à l’armée birmane.

Une région au sous-sol riche

Ces groupes veulent plus d’autonomie politique et s’appuient sur un gouvernement en exil, dont le but est d’établir un État fédéral. Mais l’objectif des rebelles est aussi de reprendre le contrôle d’une partie des richesses naturelles du pays. Le sous-sol birman regorge de minerais : plomb, zinc, étain, argent, charbon, pétrole, et pierres précieuses. Or, l’exploitation des ressources naturelles se fait essentiellement dans les régions où vivent les minorités ethniques.

Depuis le début de l’offensive, 300 000 personnes ont été déplacées à cause des combats et plusieurs milliers ont trouvé refuge en Chine. Selon les Nations unies, deux millions de Birmans ont été déplacés depuis le putsch de 2021, dont la junte birmane doit célébrer le 3e anniversaire le 1er février 2024.

Par Valérie Crova – Radio France Info – 12 janvier 2024

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