Disparition de Kosalvohar Kong Nay, légende de la musique traditionnelle cambodgienne
C’est avec une immense tristesse que le Cambodge fait ses adieux à Kosalvohar Kong Nay, figure emblématique de la musique traditionnelle cambodgienne. Le célèbre luthiste, maître du chapey, est décédé le 28 juin 2024 à l’âge de 80 ans.
Une carrière exceptionnelle malgré la cécité
Né le 15 mars 1944 à Phnom Penh, Kong Nay a perdu la vue à l’âge de 4 ans suite à une maladie. Mais ce handicap ne l’a pas empêché de développer un talent exceptionnel pour le chapey, le luth traditionnel cambodgien.
Dès son plus jeune âge, Kong Nay a montré des dispositions musicales hors du commun. Il a rapidement maîtrisé les techniques de jeu du chapey et est devenu l’un des plus grands virtuoses de cet instrument ancestral.
Un ambassadeur de la culture cambodgienne
Tout au long de sa carrière, Kong Nay a œuvré pour la préservation et la transmission de la musique traditionnelle cambodgienne. Il a enseigné le chapey dans une école de musique à Phnom Penh, formant de nombreux élèves.
Surnommé le « Ray Charles du Cambodge », Kong Nay a également enregistré un album en 2008 intitulé « Un Barde Cambodgien », contribuant à faire connaître son art au-delà des frontières.
En 2012, Il s’est vu attribuer le titre de « Patrimoine vivant » sous le nom de Kosalvohar par Sa Majesté le Roi.
Il a obtenu le Prix Fukuoka des Arts et de la Culture en 2017. Il est le troisième Cambodgien à gagner un tel prix, après le professeur Chheng Phon et le professeur d’anthropologie Ang Choulean.
Une reconnaissance internationale
En 2021, le jeune rappeur cambodgien VannDa a mis en lumière Kong Nay dans le clip vidéo de son titre « Time to Rise », qui a connu un immense succès. Ce geste a permis de faire découvrir ce musicien hors du commun à un public plus large.
Kosalvohar Kong Nay laisse derrière lui un héritage musical inestimable. Sa disparition est une immense perte pour la culture cambodgienne, mais son œuvre et son souvenir perdureront à jamais.
Lepetitjournal.com – 30 juin 2024
Articles similaires / Related posts:
- Le hip hop cambodgien s’exporte à Paris Le 28 février prochain, les artistes du label de hip-hop KlapYaHandz côtoieront des artistes français à Paris lors d’une soirée musicale dédiée au Cambodge....
- Phnom Penh sort son Jazz dans un concert gratuit au Treellion Park Le 30 avril, l’Unesco célèbre la journée internationale du Jazz. Créée en 2011 à l’initiative de la célèbre légende du jazz Herbie Hancock, cette journée vise à mettre en lumière la contribution du jazz à la promotion de la paix, à l’union entre les peuples et à la coopération partout dans le monde....
- Au Cambodge, un levier pour apprendre et transmettre la musique khmère Depuis 1994, l’Institut de développement culturel khmer accueille au Cambodge des jeunes orphelins ou atteints de handicaps pour leur délivrer une formation musicale. Certains deviennent des artistes professionnels....
- La conscience sociale du rap cambodgien s’essouffle Depuis sa naissance dans les ghettos noirs, le rap a toujours porté des revendications sociales. Qu’en est-il au Cambodge ? Jack Brook dresse un tableau complet de la scène rap cambodgienne....
- KMMB : Un bus pour préserver l’héritage musical cambodgien Le programme Khmer Magic Music Bus (KMMB) cherche à revitaliser l’intérêt des jeunes pour la musique traditionnelle khmère à travers des démonstrations artistiques itinérantes. Initié en 2013, le KMMB voyage à travers le Cambodge pour sensibiliser les jeunes à l’art musical traditionnel, contribuant ainsi à la préservation d’un riche patrimoine culturel menacé....