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Le soldat américain condamné pour un massacre au Vietnam est décédé

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William Calley avait été condamné pour avoir ordonné la mort de civils à My Lai, en 1968. Il est décédé en avril, l’annonce ne tombe que ces jours.

L’ancien officier de l’armée américaine William Calley, condamné pour avoir ordonné le massacre de civils à My Lai pendant la guerre du Vietnam, est mort à 80 ans, a rapporté la presse locale lundi. Son décès remonte au 28 avril, à Gainseville en Floride, mais n’avait pas été rendu public avant une récente recherche dans les archives publiques, selon le Washington Post.

Le 16 mars 1968, en pleine guerre du Vietnam (1955-1975), William Calley, alors lieutenant de l’armée américaine, a ordonné à ses hommes de tuer des villageois de My Lai sur la base de renseignements erronés selon lesquels des soldats Viet cong se cachaient parmi les civils. L’assaut a donné lieu à des photos qui ont contribué à la mobilisation contre la guerre.

Bien qu’aucune preuve de présence de combattants ennemis n’ait été découverte par les Américains, des habitants ont été torturés, violés et massacrés par centaines. Le bilan, contesté, est estimé par les Etats-Unis entre 347 et 504 civils non-armés morts, des femmes, des enfants et des vieillards pour la plupart.

Le seul condamné

William Calley a été le seul militaire américain à avoir été condamné, en 1971, pour ce crime de guerre couvert par l’armée pendant plus d’un an. Il a affirmé devant la cour martiale n’avoir fait qu’obéir aux ordres de ses supérieurs.

Douze autres militaires avaient été inculpés de crimes liés à ce massacre – dont le fait de l’avoir dissimulé –, mais ont finalement été acquittés. William Calley a lui été reconnu coupable du meurtre de 22 «non-combattants» et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Sa peine a été commuée quelques jours plus tard par le président de l’époque Richard Nixon et il a été libéré après trois ans en maison d’arrêt.

Selon la presse locale, il a présenté ses excuses lors d’un discours à Columbus en 2009.

Le témoignage d’un rescapé

Pham Thanh Cong, un des survivants du massacre de My Lai, a exprimé mardi ses «regrets» à l’annonce du décès de William Calley, qui n’est jamais retourné sur place, contrairement à «beaucoup d’autres Américains». «Ils sont venus pour prier, pour demander le pardon aux âmes des morts, mais Calley… il n’est jamais revenu», a réagi auprès de l’agence de presse AFP cet homme de 67 ans, qui a géré un mémorial local jusqu’à son départ à la retraite.

«Il a provoqué la mort de tellement de civils, dont des membres de ma famille», a poursuivi celui qui a survécu en se réfugiant dans un bunker chez lui avec sa mère, son frère et sa sœur, lorsque des soldats américains les visaient avec des grenades et de tirs de M-16.

«J’ai des regrets qu’il ne soit retourné à My Son [le nom du village vietnamien de My Lai] pour assister à la renaissance du village et au développement de ses habitants.»

Le Temps avec Agence France Presse – 30 juillet 2024

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