Une nouvelle ville de l’État Shan tombe aux mains de rebelles
Les combattants d’un groupe ethnique rebelle ont revendiqué la prise de contrôle d’une nouvelle ville de l’État Shan dans le nord de la Birmanie, sur un axe de transit stratégique avec la Chine, un nouveau revers pour la junte, a-t-on appris mardi auprès de riverains et de ce groupe armé.
Après plusieurs semaines de combats, les combattants de l’Armée nationale de libération des Ta’ang (TNLA) ont pris le contrôle de ce qui restait d’une base militaire à Hsipaw dimanche, a indiqué lundi une porte-parole, Lway Yay Oo, s’exprimant au nom de ce groupe armé.
« Nous avons pris toutes les bases de l’armée et il n’y a plus de militaires aux ordres de Rangoun en ville », a-t-elle dit.
« Il n’y a plus de combat en ville, mais nous avons peur que les frappes aériennes [de l’armée] ne reprennent on ne sait pas quand », a indiqué à l’AFP un habitant, qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat, confirmant que le TNLA avait pris le contrôle de la ville dimanche.
Hsipaw, 20 000 habitants en temps normal, se trouve sur un axe autoroutier de transit commercial important entre la deuxième ville birmane, Mandalay, et la Chine.
La junte, qui s’est emparée du pouvoir en 2021 par un coup d’État, n’a fait aucun commentaire sur ces combats à Hsipaw et l’AFP n’était pas en mesure de confirmer les informations provenant de cette localité où l’internet est coupé.
La porte-parole du TNLA a affirmé que 100 hommes de l’armée avaient été « désarmés » depuis août, sans davantage détailler leur sort ni les éventuelles pertes humaines du TNLA et de l’armée.
L’État Shan abrite une mosaïque de groupes ethniques rebelles et de milices. La région dite du « Triangle d’Or », entre la Birmanie, le Laos et la Thaïlande, est depuis longtemps considérée comme une région de premier plan de production et de trafic de drogue.
L’État Shan est le théâtre depuis octobre 2023 d’une offensive coordonnée de trois groupes d’insurgés dont le TNLA. Après un cessez-le-feu sous l’égide de Pékin, les combats y ont repris en juin.
Les rebelles coalisés du TNLA, de l’Armée de l’Alliance démocratique nationale de la Birmanie (MNDAA) et de l’Armée d’Arakan (AA) y ont infligé ses plus graves revers à la junte. La ville de Lashio, à 60 kilomètres environ de Hsipaw et siège du commandement régional de l’armée birmane, a été prise en août par les combattants MNDAA.
Agence France Presse – 16 octobre 2024
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