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La Birmanie, première victime au monde des mines antipersonnel

Au moment où les États-Unis envoient des mines antipersonnel à l’Ukraine, l’Observatoire des mines et des armes à sous-munitions a publié mercredi 20 novembre son rapport 2024. La Birmanie est devenue le pays où les mines terrestres et les munitions non explosées ont fait le plus de morts et blessés en 2023.

Triste record. Selon le rapport annuel de l’Observatoire des mines et des armes à sous-munitions publié mercredi 20 novembre, la Birmanie a compté 1 003 victimes de ce type de matériel militaire en 2023, devant la Syrie (933) qui dominait le classement ces trois dernières années, mais aussi l’Afghanistan (651), l’Ukraine (580) et le Yémen (499), le tout dans un contexte de hausse du nombre de personnes frappées dans le monde.

De nombreuses victimes civiles

« Ce rapport important fait état d’un nombre stupéfiant de civils tués ou blessés par des mines antipersonnel, y compris des enfants », a déclaré Tamar Gabelnick, directrice de la Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel (ICBL), Prix Nobel de la paix 1997 dont l’Observatoire des mines et des armes à sous-munitions est l’organe de recherche. « Tous les pays qui ne l’ont pas encore fait doivent adhérer au Traité d’interdiction des mines d’Ottawa afin d’inverser cette tendance et de mettre fin aux souffrances causées par ces armes abominables », a-t-elle plaidé.

Le problème est que la Birmanie ne reconnaît pas le traité d’Ottawa sur l’interdiction et l’élimination des mines antipersonnel, qui compte 164 États. Dans le pays, 84 % des victimes recensées en 2023 dont le statut était connu étaient des civils. Et plus d’un tiers des victimes civiles étaient des enfants.

La guerre fait rage en Birmanie

Le rapport fait état de nouveaux cas d’utilisation de mines antipersonnel par les forces gouvernementales et les groupes d’opposition à la Birmanie, comme cela a été documenté chaque année depuis la publication du premier rapport de l’Observatoire des mines en 1999. Des engins explosifs jonchent le territoire birman, après des décennies d’affrontements entre l’armée et des groupes ethniques rebelles, d’intensité variable selon les périodes.

Les violences ont pris une dimension supplémentaire à la suite du coup d’État de février 2021, qui a provoqué la création de dizaines de nouveaux groupes hostiles à la junte de retour au pouvoir. Le rapport a signalé une « hausse importante » de l’usage de mines antipersonnel par l’armée, notamment près de tours de téléphonie mobile et de pipelines, des infrastructures régulièrement ciblées.

La France a ratifié le traité d’Ottawa

Le Traité d’interdiction des mines est entré en vigueur le 1er mars 1999. Il interdit l’emploi, le stockage, la production et le transfert de mines antipersonnel, et prévoit l’assistance aux victimes, le déminage et la destruction des stocks. Les derniers pays à y avoir adhéré sont la Palestine et le Sri Lanka, en 2017.

Le rapport 2024 de l’Observatoire des mines indique que 12 États, tous non parties au Traité d’interdiction des mines, figurent toujours sur sa liste des pays qui développent, produisent ou acquièrent des mines antipersonnel, notamment la Birmanie, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, l’Inde, l’Iran, le Pakistan et la Russie. La France a ratifié la convention d’Ottawa le 23 juillet 1998.

Par Dorian Malovic – La Croix – 21 novembre 2024

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