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Scandale financier au Vietnam : peine de mort confirmée en appel contre l’ex-dirigeante d’un géant de l’immobilier

Un tribunal de Ho Chi Minh-Ville a confirmé en appel, ce mardi 3 décembre, la condamnation à mort de la femme d’affaires Truong My Lan, qui a orchestré le plus grand scandale financier connu au Vietnam.

Les juges ont estimé qu’il n’y avait « aucune raison » de réduire la peine prononcée en première instance contre Truong My Lan, considérée comme le cerveau d’une escroquerie à 27 milliards de dollars, selon un journaliste de l’AFP présent sur place. Mais si l’ex-dirigeante d’un géant de l’immobilier rend trois quarts des sommes détournées, les juges ont précisé que la peine capitale pourrait être commuée en prison à perpétuité.

En chemise bleue, Truong My Lan est apparue ce mardi matin au premier rang de la salle d’audience, assise aux côtés de son mari, également prévenu pour violation des règles bancaires. Plus d’une centaine d’avocats ont participé au procès en appel, qui a duré un mois, selon des médias d’État. La femme d’affaires a dérobé pendant une décennie des milliards de dollars, via un montage d’obligations frauduleuses transitant par la Saigon Commercial Bank (SCB), détenue à plus de 90% par son groupe, Van Thinh Phat, spécialisé dans l’immobilier.

Aux proportions historiques, le scandale a choqué l’opinion publique au Vietnam, provoquant des rassemblements, exceptionnellement tolérés par le pouvoir communiste. Des dizaines de milliers de personnes qui ont investi leurs économies auprès de la SCB ont perdu leur argent.

Les procès contre la dirigeante illustrent aussi bien le laisser-aller du secteur bancaire, durant une période d’enrichissement rapide et inédit du pays, que la campagne anticorruption menée tambours battants par les autorités.

Verdict « trop sévère et dur »

Dans sa demande d’appel rédigée à la main, Truong My Lan avait déploré la condamnation à mort rendue en première instance, un verdict « trop sévère et dur », appelant la cour à adopter une « approche plus humaine et indulgente ».

« Je ne pense qu’à rembourser ma dette auprès de la Banque centrale du Vietnam (SBV) et du peuple, a-t-elle encore affirmé mardi dernier devant les juges. Je me sens très honteuse d’être accusée de ce crime. S’il vous plaît, veuillez reconsidérer et réduire ma condamnation. » Pour rembourser sa dette, elle a suggéré de liquider la SCB et de vendre ses actifs.

Truong My Lan et Van Thinh Phat possèdent notamment des parts dans des projets immobiliers d’envergure à Ho Chi Minh-Ville, la capitale économique du sud du pays : gratte-ciel, centre commercial, port, lotissements. Les procureurs ont indiqué la semaine dernière qu’elle n’avait pas rempli les conditions, et que les conséquences de son crime étaient « énormes et sans précédent ».

Radio France Internationale – 3 décembre 2024

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