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Pollution de l’air et transport : opportunités et défis pour le Vietnam et le monde

Le nombre de jeunes décédés à cause de la pollution de l’air dépasse celui des morts liés au COVID-19. Ce chiffre alarmant a été donné par la Professeure Yafang Cheng, de l’Institut Max Planck pour la recherche chimique en Allemagne, lors du symposium sur la science pour la vie, organisé par la Fondation VinFuture les 4 et 5 décembre à Hanoï.

La Professeure Yafang Cheng a fourni des chiffres préoccupants : environ 9 millions de jeunes sont morts en 2019 à cause de la pollution de l’air tandis que le total des décès dus au COVID-19 dans le monde n’était que de 7 millions.

Le danger des aérosols

Les aérosols, ou particules en suspension dans l’air, sont de minuscules gouttes d’eau qui constituent l’une des principales causes de la pollution de l’air, entraînant la mort de millions de personnes chaque année. Par conséquent, comparé au COVID-19, les aérosols sont plus dangereux, et il est urgent de comprendre leur impact sur le climat et la santé humaine.

Selon la Professeure Cheng, les scientifiques manquent actuellement d’informations sur la pollution par les aérosols. Ce phénomène, souvent visible à l’œil nu et ressemblant à du brouillard, est plus fréquent en hiver qu’en été. Au Vietnam, on appelle couramment ce phénomène « brouillard photochimique ».

Cependant, les composés qui interagissent avec les aérosols pour activer les réactions photochimiques créent une pollution extrêmement complexe, liée à divers facteurs ainsi qu’aux conditions climatiques et météorologiques de chaque région.

Par exemple, la pollution par les aérosols, qui se produit plus fréquemment en hiver, est due à l’air froid qui s’accumule au sol, piégeant les polluants tels que les sulfates, les nitrates et d’autres composés organiques dans les couches basses de l’atmosphère, ce qui empêche leur dispersion. Ces polluants interagissent avec les aérosols, provoquant des réactions chimiques qui rendent l’air opaque. Cela explique également pourquoi Hanoï connaît plus souvent du brouillard photochimique que Hô Chi Minh-Ville.

« Plus les conditions climatiques sont défavorables, plus la pollution de l’air augmente », a déclaré la Professeure Cheng.

Selon les recherches de son équipe, l’un des principaux émetteurs de composés d’oxydes d’azote (NOx) et de suie (NH3) est le secteur des transports. Ainsi, contrôler ces émissions permettrait de réduire considérablement la pollution par les aérosols urbains.

L’experte a cité l’exemple de la Chine, qui a réussi à maîtriser la pollution de l’air à Pékin grâce à plusieurs mesures, notamment la construction de lignes de métro et l’électrification des transports.

 Les camions lourds et motos dans la liste des polluants 

Lors du symposium, le Professeur associé Hô Quôc Bang, directeur du Centre de recherche sur la pollution de l’air et le changement climatique (APAC), a également présenté des données sur les sources de pollution de l’air dans les grandes villes comme Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Les deux principales sources de pollution sont le transport et l’industrie.

D’après lui, les deux roues sont les principaux responsables de la pollution de l’air à Hô Chi Minh-Ville. À Hanoï, les émissions de transport proviennent principalement des camions lourds, tandis qu’à Hô Chi Minh-Ville, les motos sont le principal contributeur.

De plus, pendant les périodes de transition saisonnière, les pratiques de brûlage de chaume dans les zones suburbaines génèrent également une quantité importante d’émissions, pouvant atteindre jusqu’à 10% des émissions totales.

Le passage aux véhicules électriques

Concernant les solutions pour réduire la pollution de l’air, le Professeur Daniel Kammen, de l’Université de Californie à Berkeley, a souligné l’importance des véhicules électriques. En tant que conseiller de l’Agence de protection de l’environnement et du ministère de l’Énergie des États-Unis, il a évoqué VinFast dans ses efforts pour produire des véhicules électriques et intégrer leur utilisation avec les transports publics.

Selon lui, les pays doivent accélérer la production de véhicules électriques et établir des cadres juridiques favorables à leur développement, comme des politiques pour construire des stations de recharge et augmenter l’accès aux véhicules électriques pour les personnes à faibles revenus. Cela protégerait non seulement l’avenir du climat, mais garantirait également l’égalité sociale.

En particulier, Daniel Kammen a proposé une mesure plus stricte : interdire la vente de nouveaux véhicules à essence à l’avenir.

D’autre part, Hô Quôc Bang a également suggéré d’appliquer une taxe sur les émissions ou celle sur la pollution pour les sources d’émissions. Actuellement, le Vietnam ne dispose pas de ces deux types de taxes, mais il pourrait envisager d’instaurer une sur la pollution à l’avenir, s’il souhaite établir un mécanisme solide pour protéger l’environnement et la santé publique.

La Semaine de la science et de la technologie VinFuture se déroule du 4 au 7 décembre à Hanoï avec comme point d’orgue la remise des prix VinFuture qui aura lieu le 6 décembre au théâtre Hô Guom. L’événement sera diffusé en direct à partir de 20h10 sur la chaîne VTV1 de la Télévision nationale du Vietnam.

Par Phuong Nga – Le courier du Vietnam – 5 décembre 2024

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